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Oyez, oyez, jeunes gens

Le Moyen Age connaît une seconde jeunesse grâce aux reconstitutions

Maxime, Zoé et Etienne (de g. à d.) vivent le Moyen Age en se replongeant corps et âme dans le temps. © Pierre Gumy
Maxime, Zoé et Etienne (de g. à d.) vivent le Moyen Age en se replongeant corps et âme dans le temps. © Pierre Gumy

Pierre Gumy

Publié le 20.06.2017

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Voyage dans le temps »   Fribourg et ses alentours regorgent de compagnies de reconstitution médiévale. Sans doute que le charme des vieilles pierres de Fribourg, de Morat ou d’Estavayer-le-Lac y est pour quelque chose. Dans la capitale cantonale, la Compagnie des Tours prépare la rencontre de la Saint-Jean les 24 et 25 juin prochains au château de Gruyères avec la plus grande minutie. Dans la compagnie, l’historicité prime: les vêtements sont conçus sur les modèles de la fin du XVe siècle et cousus comme à l’époque. Sa caravane marchande qui fera halte au château se veut une reconstitution historiquement cohérente de ce qui pouvait se faire en 1470.

«C’est une façon très enrichissante de vivre l’histoire autrement», partage Zoé Javet, 15 ans et membre de la Compagnie des Tours. Les compagnons organisent aussi des camps où ils vivent le quotidien du XVe siècle pour quelques jours. On mange, on boit, on danse et on travaille comme à l’époque. Un véritable saut dans le temps. La jeune fille se souvient aussi avoir glissé de l’eau froide dans la baignoire d’un compagnon qui expliquait, devant un public, l’hygiène corporelle de l’époque. Cette fois-ci, le souci d’historicité n’y est pour rien: le Moyen Age avait déjà inventé l’eau chaude. Mais l’anecdote souligne un fait important pour Zoé: «L’ambiance est vraiment bonne. La compagnie devient presque comme une seconde famille.»

Aussi du fantastique

La reconstitution permet également de mettre à mal les clichés qui laissent croire que cette période représente l’«âge sombre» de notre histoire. Etudiant de 23 ans en conservation et restauration ainsi que membre de la Compagnie des Quatre Lunes, Etienne von Gunten parle volontiers «d’histoire vivante». «C’est un travail culturel intéressant qui nous permet, lors de représentations publiques, de casser les préjugés: au Moyen Age tout n’était pas sale et violent.»

Pour Etienne, la volonté d’historicité passe aussi par l’artisanat: il confectionne à la main toutes sortes d’accessoires à la mode des XIVe ou XVe siècles. «C’est souvent difficile de se procurer le matériel adéquat ou de mettre la main sur un savoir-faire typiquement médiéval. Nos compagnies sont donc souvent en lien avec des passionnés dans toute l’Europe.»

En plus des compagnies à cheval sur l’historicité, d’autres se disent plutôt «d’inspiration médiévale». C’est le cas de la Garde du Mont-­Gibloux dans laquelle Maxime Esseiva, 22 ans, s’essaie à l’épée depuis six ans. Ici, les époques se mélangent volontiers et le fantastique se confond avec l’historique. Mais que ce soit pour se replonger dans l’histoire ou pour le fun, Maxime est sûr d’une chose: «Reconstituer cet univers exige de l’investissement et présenter le résultat au public apporte énormément de satisfaction. Pendant les passes d’armes, il arrive qu’on se prenne des coups, mais ça forge le caractère!»

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