«La première fois que je me suis dit que je voulais devenir réalisatrice, c’est en visitant un plateau de tournage. Je me suis retrouvée projetée dans un autre univers, à vivre une journée hors du temps.» Lorsque Nathalie Ishak évoque sa passion, ses yeux se mettent à briller. Si la Bulloise de 25 ans est arrivée à la réalisation par des chemins un peu détournés, à présent les projets s’enchaînent.

Après une formation d’assistante en soins et santé communautaire et un passage à l’Université en histoire et esthétique du cinéma, psychologie et linguistique, la jeune femme s’est lancée dans la réalisation. En enchaînant depuis 2012 courts-métrages, reportages, notamment en Corée du Sud, et clips vidéo, elle a pu beaucoup évoluer, que ce soit dans la scénarisation ou la réalisation. En effet, à côté d’un petit travail dans la vente, Nathalie Ishak se consacre corps et âme à sa passion et multiplie les casquettes. Elle se décrit comme réalisatrice, comédienne et scénariste.

Une websérie pour 2015

Dans son dernier projet, elle met à nouveau à contribution ses nombreux talents. «Avec la comédienne Anne Thorens et Florian Poupelin, nous avions envie de travailler ensemble. En réfléchissant à la forme que pourrait prendre notre collaboration, l’idée d’une websérie a surgi. Ce format court a l’avantage de jouir d’une bonne visibilité», explique-t-elle. L’épisode pilote de «Elles(s)», tourné en mars dernier, est maintenant en postproduction. «Nous avons tourné ce pilote pour qu’il vienne appuyer notre dossier de presse dans la recherche de fonds.» Avec dans l’idée de tourner le reste de la série, dix épisodes au total, en 2015. Pour cet épisode, l’équipe a également collaboré avec la société de production fribourgeoise 15prod.ch. «Nous leur avons mis à disposition tout le matériel», explique Alain Hornung de la société basée à Vaulruz. «Par ce biais, nous voulons aider les jeunes talents de la région», ajoute-t-il.

Pour la Bulloise, «Elle(s)» est sa première expérience dans le format de la websérie. «Quand tu sais que les gens ne passent pas plus de trois minutes pour regarder une vidéo sur internet, tu dois t’adapter. Pour un court-métrage, tu peux prendre le temps de mettre en place l’histoire alors que pour une websérie, tout doit aller vite et être facilement compréhensible. C’est important d’avoir un rythme soutenu.» «Elles(s)» est une série à tendance humoristique qui joue beaucoup sur le décalage dans les dialogues. «C’est très difficile de faire rire les gens, il faut se demander si on veut le faire par le dialogue ou par la situation. Au moment de tourner, on s’est très vite rendu compte de ce qui ne marchait pas.»

Un travail d’équipe

Le tournage de l’épisode pilote s’est déroulé en mars dernier dans un restaurant lausannois. «Entre la fin de l’écriture de la websérie et le tournage, nous avons eu deux mois de préparation durant lesquels il a fallu réunir l’équipe technique, composée d’une dizaine de personnes, procéder au casting des acteurs, rechercher les figurants, etc. », énumère Nathalie. En tout, le tournage s’est fait avec une équipe majoritairement professionnelle d’une trentaine de personnes. La réalisatrice insiste sur le travail d’équipe, qui implique certaines concessions. «Avec Anne et Florian, nous avons tout fait et décidé à trois.»

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