La Liberté

Une femme aux commandes

Les apprentis polymé­caniciens s’exercent 
sur différentes ­machines, 
le plus souvent programmables. 
 © Mélodie ­Rossier
Les apprentis polymé­caniciens s’exercent 
sur différentes ­machines, 
le plus souvent programmables. 
 © Mélodie ­Rossier
Publié le 07.11.2017

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Parle-moi de ton taf !

Adeline Rugger, 21 ans, est polymécanicienne chez Metaldur à Villaz-Saint-Pierre depuis cinq ans. Elle nous parle de son expérience dans un milieu masculin.

«J’ai toujours su que je ne travaillerais jamais dans un monde de femmes. Je me sens plus à l’aise avec des collègues masculins: ils sont généralement moins compliqués et moins soucieux de leur apparence. C’est pour ça que j’ai décidé de devenir polymécanicienne. Metaldur est une petite entreprise à Villaz-Saint-Pierre et cela participe à l’ambiance. Le directeur tient à ce que l’on se connaisse tous, un peu comme une famille.

Ce qui me plaît dans mon métier, c’est de partir de rien pour arriver à fabriquer quelque chose qui a l’air très compliqué. On usine des outils qui faciliteront le travail d’autres personnes, notamment dans l’aéronautique. Parfois, il est difficile de se figurer à quoi ils vont servir. Par contre, pendant mon apprentissage que j’ai terminé l’année passée, nous avions fabriqué des petits objets utiles, comme un poivrier que j’ai gardé.

Comme je suis la seule fille, on me chouchoute un peu. Mais il arrive que mes collègues me disent que je suis mal habillée ou mal coiffée, je leur réponds alors que je ne suis pas là pour plaire. Je sais aussi que je ne suis pas Musclor: lorsque j’ai de la peine à porter des choses lourdes, je demande de l’aide en plaisantant. Ce qui est sûr, c’est qu’il ne faut pas faire un métier masculin si l’on est susceptible. On se charrie beaucoup. L’ambiance est top selon moi, même si elle n’est pas aussi différente d’un milieu féminin que je l’aurais cru: il y a aussi des petits potins.

Malheureusement, tous ne sont pas si ouverts… Lors d’un stage dans une autre entreprise, le directeur m’a demandé si je ne voulais pas plutôt rester à la maison et avoir des enfants. Je ne pensais pas que cela existait encore, je n’en revenais pas. Au début, je pensais qu’il rigolait mais il avait l’air sérieux. Je ne pense pas qu’il aurait eu envie de m’engager. De toute façon, après ça, je n’en avais pas ­envie.» Mélodie Rossier

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