Pascale Kramer, l’autre indicible
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Roman » L’an passé, Pascale Kramer recevait le Grand Prix suisse de littérature pour l’ensemble de son œuvre. «J’ai l’impression d’avoir toujours creusé un même sillon», nous affirmait-elle alors au sujet de sa dizaine de romans. Tous attentifs à l’indicible qui sous-tend le rapport à l’autre, aux douleurs ineffables nées dans le sillage de nos interactions sociales. Un art que l’on retrouve à son sommet dans Une famille, qui vaut surtout par la fine caractérisation psychologique de ses personnages.
Une famille hantée par une béance, celle que laisse Romain en disparaissant le jour où sa sœur donne naissance. Rechute prévisible de ce «garçon aimable et facile», pourtant prompt depuis l’adolescence aux plus avilissantes déchéances, où des fleuves d’alcool transforment en indolence son désir de ne plus vivre. Chacun fait face à la chute du frère, du fils, avec ses moyens. Pascale Kramer campe une quinzaine de personnages sur trois générations, quitte à désorienter par sa haute