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Pierre Voélin: son œuvre mérite d’être lue et méditée

Publié le 17.03.2018

Temps de lecture estimé : 1 minute

«A M. Emery qui, dans sa lettre de lecteur du 8 mars, demande à Pierre Voélin ce qu’il a écrit (ce qu’internet lui aurait appris): Pierre Voélin est un poète qui, né dans le Jura, vit depuis quarante ans à Fribourg. Tout en enseignant le français au Collège Sainte-Croix, il a poursuivi une œuvre exigeante, à la recherche d’une parole rendant impossible le retour des heures les plus sombres de l’histoire européenne.

Il a publié à ce jour une douzaine de livres (poèmes et essais), en Suisse et en France. Sur la mort brève, distingué à sa parution en 1984 par le Prix de l’Etat de Fribourg, mais célébré au-delà du canton, a intégré l’an passé le catalogue de Fata Morgana, l’une des maisons d’édition de poésie les plus importantes qui soient. De cette œuvre, qui interroge les catastrophes et les génocides, on peut dire qu’elle arrête. Une telle qualité la distingue, et l’œuvre de Pierre Voélin a été reconnue au-delà du monde de langue française. Elle a été traduite en italien, en allemand et en espagnol, avant qu’une grande anthologie ne paraisse en anglais l’an dernier.

De cette œuvre, on peut dire encore que, grave, se détournant du fantasme, elle reconduit le lecteur au monde le plus concret (gel, terre, animaux), sans oublier la joie et la liberté.

C’est assez dire qu’il s’agit là d’une œuvre importante, qui mérite d’être lue et méditée.

Patrick Suter,

prof. littérature française

à l’Uni de Berne, écrivain

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