Pour lui, l’été est un supplice
Angélique eggenschwiler
Temps de lecture estimé : 3 minutes
Le mot de la fin
Il déteste l’été. En fait, il attend que ça passe, rideaux tirés devant des rediffusions de NCIS. Le lac? Il n’y a plus fichu les pieds depuis 1998. Pour lui, pas de dilemme entre aoûtiens et juillettistes. Si vous voulez tout savoir, il ne part jamais en vacances
Il y est toute l’année dans le regard voilé de mépris de ceux qui «travaillent pour payer leurs impôts, eux». Il est au chômage donc, aux sociaux, à l’AI, à l’arrêt si vous préférez. Coincé à un feu qui refuse obstinément de passer au vert.
Il déteste l’été parce que lui n’est pas en vacances, non, il est en prison. En hiver, les murs froids de sa cellule se confondent avec le gris du ciel, en été, le contraste lui fait mal aux yeux.
Il ne va pas au lac parce qu’il a trop peur d’y rencontrer quelqu’un. En fait, ça fait longtemps qu’il a cessé de rencontrer les gens. A peine échange-t-il quelques mots avec la concierge, c’est qu’on finit toujours par lui poser la question: «Et sinon, vous