La Liberté

Quand on dîne avec le diable…

Publié le 27.09.2022

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«Ceux qui oublient le passé se condamnent à le revivre.» Cette sage pensée attribuée à Churchill vient de trouver deux illustrations intéressantes et antagonistes. Souvenons-nous. De 1933 à 1939, les puissances européennes, traumatisées par la Grande Guerre, n’ont pas osé freiner l’ascension de «Monsieur» Hitler, qui a pu sans coup férir remilitariser la Rhénanie, annexer l’Autriche, puis les Sudètes, puis toute la Tchécoslovaquie.

Le Führer, qui mentait comme un arracheur de dents, a mené tout le monde en bateau. Au final, ces Européens pusillanimes ont quand même été entraînés dans un nouveau et terrible conflit mondial.

En février 2022, quand Poutine a envahi l’Ukraine, bien loin des tergiversations du passé, la réponse de l’UE a été fulgurante: niet! Résultat: au lieu de phagocyter la prospère Ukraine, le despote s’y embourbe et montre au grand jour les failles de son système. Au surplus, les Européens sont ressoudés et la crise énergétique les oblige à trouver des solutions à un problème qui autrement aurait été relégué aux calendes grecques.

Second souvenir: le pacte Hitler-Staline signé le 23 août 1939, qui a ouvert aux nazis les portes de la Pologne. Moins de deux ans plus tard, mordant la main que Molotov lui avait imprudemment tendue, l’ogre allemand a entrepris d’envahir l’URSS, au prix d’incommensurables souffrances dans les deux camps.

Aujourd’hui, la Russie se rapproche allègrement d’un régime illibéral bien plus puissant qu’elle, la Chine. Le tsar Poutine a sans doute oublié que quand on veut dîner avec le diable, il faut se munir d’une longue cuillère.

Nicolas Schmitt,

Fribourg

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