La Liberté

Que reste-t-il de nos villages?

Publié le 17.04.2021

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Il est fini le temps où, en parcourant la campagne fribourgeoise, le promeneur découvrait partout des villages dont l’harmonie pouvait réjouir l’âme. La densification à tout va, résultat de la LAT révisée en 2013, a détruit un peu partout l’harmonisation du construit.

Avec cette nouvelle loi sur l’aménagement du territoire, le peuple pensait protéger le sol, le paysage et ces ressources intangibles que sont les terres agricoles. Remaniées parfois à grands frais pour en faciliter l’exploitation, elles ont été gaspillées à outrance ces dernières années par la création sans retenue de nouveaux lotissements.

Elles sont bien souvent couvertes de blocs de béton qui enlaidissent jusqu’à l’absurde nombre de villages transformés par des promoteurs soucieux seulement de rentabiliser au maximum les territoires qu’ils ont acquis. On a fabriqué des villages dortoirs sans commerce, sans bistrot et sans âme. La déchetterie communale est devenue le seul lieu où les gens se rencontrent, sans se parler, pressés qu’ils sont par les surveillants de déguerpir le plus vite possible.

De nombreux villages ont beaucoup perdu en qualité de vie. Le trafic routier s’y est considérablement intensifié, le bal des tondeuses couvre le son des cloches suspendues au cou des vaches, les beaux et vieux vergers fleuris ont disparu. Les oiseaux se cassent le bec sur les baies vitrées et n’ont plus d’arbres où aller chanter, les renards s’en vont dans les vieux quartiers tranquilles des villes.

C’est ainsi que ce que l’on appelle modernisme s’est implanté dans nos villages, comme une dissonance dans un paysage heureusement resté harmonieux.

Robert Ayer, Rossens

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