Quelle chance, ça pue!
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L’autre jour, je me suis dit «trop bien, j’ai brûlé mon torchon!» Rassurez-vous, je n’ai pas perdu la raison, pas que je sache en tout cas. Par contre j’ai perdu l’odorat, depuis des mois déjà. Cinq mois, cinq jours et treize heures pour être précise. C’est long, cinq mois à manger en fonction des textures, à craindre d’avoir une haleine à décoller les papiers peints, à s’inquiéter d’être piégée dans un incendie faute d’odeurs de fumée pour être avertie. C’est long et pénible, surtout quand vous aimez manger et que se lancer dans de longues recettes est le dernier loisir légal qu’il vous reste. Alors, l’autre jour, quand j’ai senti ce fumet s’élever de mon torchon noirci, ça m’a réjouie. Voilà qui calme un peu mes inquiétudes d’incendie. Perdre l’odorat est une expérience étonnante, qui renverse certaines perspectives. Comme la fois où je suis rentrée dans l’ascenseur de mon immeuble, qui sentait la vieille cocotte. «Beurk, ça pue», me dis-je. Avant de réaliser: «Quelle chance, ça p