Raqqa, reconstruction en trompe-l’œil
Libérée en 2017, l’ex-capitale du «califat» est encore en ruine. Les habitants sont livrés à eux-mêmes
Luc Mathieu envoyé spécial à Raqqa
Temps de lecture estimé : 8 minutes
Syrie » La place al-Naïm a retrouvé son marbre, ses arches blanches et ses bassins carrelés. La place est l’une des incarnations de la sauvagerie de l’Etat islamique. C’est là que ses djihadistes avaient l’habitude de décapiter en public et de planter les têtes sur des piques. Là aussi qu’ils ont paradé en juin 2014 juchés sur des chars, fêtant la déclaration du «califat». Trois ans plus tard, en octobre 2017, ils étaient chassés de Raqqa par les combattants kurdes et arabes des Forces démocratiques syriennes (FDS). De la place al-Naïm, il ne restait rien.
Elle est aujourd’hui à nouveau là, à l’identique, juste plus propre qu’avant l’irruption de l’Etat islamique. Mais sa rénovation est aussi un trompe-l’œil. Il suffit de regarder les bâtiments qui la b