«Bleu Nuit Hôtel» comme un film noir
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critique
Deux hommes mal rasés dans un silence uniquement perverti par les crachotements insignifiants de la radio. Une odeur de cigarette. Nous sommes à l’hôtel. Le Bleu Nuit Hôtel, pour être exact. Un lieu de passage où convergent des personnages en fuite ou en errance. C’est le cas de Léo (Evan Métral), pianiste en burn-out, et Thomas (Patric Reves), garçon d’étage attachant mais sans ardeur. Leur inertie est bousculée par l’arrivée de la mystérieuse Alice (Chloé Lobard). Durant un orage nocturne que son apparition semble presque provoquer, cette jeune femme à la dérive révèle l’illusion de refuge que représente l’hôtel.
Une ambiance anxiogène rampante, travaillée dans les moindres détails lors de la première, ce mercredi. En effet, pour sa deuxième mise en scène, le comédien Guillaume Prin s’est imposé l’exercice délicat de réconcilier théâtre et cinéma dans Bleu Nuit Hôtel, pièce écrite par Gaspard Pargui. On y décèlera notamment des influences du polar à la Jarmusch, dans