La Liberté

Des jeunes qui croient encore à la politique

Elections fédérales 2015 • «Que doivent apporter les jeunes à la politique?», «A quand remonte votre engagement politique? Et pourquoi?», «Pourquoi ce parti plutôt qu’un autre?», «Quel est votre modèle politique?». De gauche à droite de l’échiquier, «La Liberté» donne la parole à sept jeunes candidats au Conseil national.

Sept jeunes aspirants fribourgeois à la Chambre du peuple disent pourquoi ils ont choisi de s’investir. © DR
Sept jeunes aspirants fribourgeois à la Chambre du peuple disent pourquoi ils ont choisi de s’investir. © DR
Anthony Marchand, jeune de l'union démocrate du centre: «L'économie libérale et la morale conservatrice sont deux éléments essentiels pour moi.» © Charles Ellena
Anthony Marchand, jeune de l'union démocrate du centre: «L'économie libérale et la morale conservatrice sont deux éléments essentiels pour moi.» © Charles Ellena
Léa Mayor, jeune du parti bourgeois démocratique: «Nous n'avons pas besoin d'avoir des modèles. L'important, c'est d'avoir des idées.» © Alain Wicht/La Liberté
Léa Mayor, jeune du parti bourgeois démocratique: «Nous n'avons pas besoin d'avoir des modèles. L'important, c'est d'avoir des idées.» © Alain Wicht/La Liberté
Loris Grandjean, jeune vert'libéral: «J'ai choisi les Vert'libéraux par élimination.» © Alain Wicht/La Liberté
Loris Grandjean, jeune vert'libéral: «J'ai choisi les Vert'libéraux par élimination.» © Alain Wicht/La Liberté
Claire Descombes, jeune vert: «Il faut que l'écologie soit défendue de façon continue.» © Alain Wicht/La Liberté
Claire Descombes, jeune vert: «Il faut que l'écologie soit défendue de façon continue.» © Alain Wicht/La Liberté
Khalil Thebti, jeune démocrate-chrétien: «Les jeunes ont l'énergie et la volonté d'apporter du changement.» © DR
Khalil Thebti, jeune démocrate-chrétien: «Les jeunes ont l'énergie et la volonté d'apporter du changement.» © DR
Elsa Piller, jeune socialiste: «Simonetta Sommaruga réalise un travail que j'admire.» © Charly Rappo
Elsa Piller, jeune socialiste: «Simonetta Sommaruga réalise un travail que j'admire.» © Charly Rappo
Savio Michellod, jeune libéral-radical: «J’ai beaucoup d’estime pour Margaret Thatcher (premier ministre britannique de 1979 à 1990, n.d.l.r.) et pour la politique libérale qu’elle a menée.» © Vincent Murith/La Liberté
Savio Michellod, jeune libéral-radical: «J’ai beaucoup d’estime pour Margaret Thatcher (premier ministre britannique de 1979 à 1990, n.d.l.r.) et pour la politique libérale qu’elle a menée.» © Vincent Murith/La Liberté

Propos recueillis par Louis Ruffieux et Patrick Pugin

Publié le 16.10.2015

Temps de lecture estimé : 11 minutes

La relève politique fribourgeoise n’a jamais été aussi vigoureuse. Le 18 octobre prochain, pas moins de 65 candidats estampillés «jeunes» - répartis sur dix listes, dont quatre des Jeunes démocrates-chrétiens - se lanceront à l’assaut du Conseil national. «La Liberté» a demandé à chaque formation de déléguer à l’un des siens la compétence d’expliquer son engagement. Sept aspirants à la Chambre du peuple disent pourquoi ils ont choisi de s’investir.


Jeunes UDC

Anthony Marchand

> 20 ans, étudiant, Vesin

- A quand remonte votre engagement politique? Et pourquoi?
J’ai commencé à m’intéresser à la politique vers 13 ou 14 ans, en regardant les informations. Je me suis posé des questions sur l’actualité, j’en ai débattu avec mes parents. Les cours de civisme m’ont par ailleurs montré la chance que nous avons de vivre dans un pays où le peuple a son mot à dire. J’ai rejoint l’UDC en 2011, année où j’ai participé à ma première session fédérale des jeunes. De fil en aiguille, j’ai repris, en 2013, la présidence des Jeunes UDC fribourgeois.

- Pourquoi ce parti (l'UDC) plutôt qu’un autre?
Parce que l’UDC défend une économie libérale et reste moralement conservatrice. Ce sont deux éléments essentiels pour moi. C’est aussi le seul parti qui défend une Suisse indépendante et qui a le courage de s’opposer aux décisions prises à Bruxelles.

- Que doivent apporter les jeunes à la politique?
Leur pierre à l’édifice! C’est à eux d’amener les améliorations nécessaires au système que leurs aînés ont préparé. Les défis s’accumulent: aux jeunes de faire en sorte qu’ils puissent être relevés!

- Quel est votre modèle politique?
Il y en a plusieurs… Yves Nidegger (UDC/GE) pour son ton posé, sa classe. Oskar Freysinger (UDC/VS) pour le côté piquant et Jean-François Rime (UDC/FR) pour sa maîtrise des dossiers économiques.

PP


Jeunes - Parti bourgeois démocratique

Léa Mayor

> 18 ans, employée de commerce, Grandcour (VD)

- A quand remonte votre engagement politique? Et pourquoi?
Cela fait bientôt un an que j’ai rejoint les Jeunes PBD. De 14 à 18 ans, j’ai fait partie de la Commission cantonale vaudoise des jeunes, et cela m’a donné le goût de l’engagement. On y traitait de nombreux sujets touchant à la jeunesse et cela me paraissait important que nous nous exprimions. Nous essayons actuellement de créer un conseil intercantonal de jeunes pour la région de Payerne.

- Pourquoi ce parti (le PBD) plutôt qu’un autre?
Je suis plutôt de droite. Deux Jeunes PBD que je connaissais au gymnase m’ont parlé de leur parti. J’étais intéressée et j’adhérais tant à leurs idées qu’aux grands principes du Parti bourgeois démocratique.

- Que doivent apporter les jeunes à la politique?
Nous pouvons apporter des idées nouvelles, un regard sur les problèmes de société qui n’est pas forcément le même que celui des personnes plus âgées. C’est notre avenir qui est en jeu, et il est important que nous nous engagions.

- Quel est votre modèle politique?
Nous n’avons pas besoin d’avoir des modèles. L’important, c’est d’avoir des idées, de pouvoir partager nos opinions et de les faire valoir.

LR


Jeunes vert’libéraux

Loris Grandjean

> 22 ans étudiant, Bulle

- A quand remonte votre engagement politique? Et pourquoi?
Je me suis engagé chez les Vert’libéraux au début de cette année, mais je m’intéresse à la vie de la cité depuis des années et je vote depuis que j’en ai le droit.

- Pourquoi ce parti (les Verts'libéraux) plutôt qu’un autre?
Il est à mon sens absolument impossible d’adhérer à toutes les idées d’un parti. J’ai choisi les Vert’libéraux par élimination. Je n’aime pas les extrêmes et c’est un parti du centre, pragmatique. Il met au cœur de son action à la fois l’écologie, le développement durable et la liberté individuelle. Ce sont des valeurs essentielles à mes yeux.

- Que doivent apporter les jeunes à la politique?
Les jeunes peuvent apporter de la fraîcheur. Les femmes et les hommes plus âgés essayent parfois de plaire à tout le monde, quitte à céder à l’hypocrisie. Les jeunes sont moins dans le moule et sont plus directs, quitte à être parfois provocateurs.

- Quel est votre modèle politique?
Je n’ai pas de modèle. Je me suis surpris à admirer des personnalités de plusieurs partis, dans des circonstances données et sur certains sujets.

LR


Jeunes Verts

Claire Descombes

> 19 ans, étudiante, Givisiez

- A quand remonte votre engagement politique? Et pourquoi?
Je suis entrée chez les Jeunes Verts l’an dernier, avec une forte envie de faire bouger les choses et d’amener un peu de dynamisme. J’étais en quatrième du collège et j’étais frustrée d’être entourée de jeunes qui n’avaient pas envie de s’engager.

- Pourquoi ce parti (les Verts) plutôt qu’un autre?
L’écologie est essentielle en politique si on veut pérenniser la planète. Il faut qu’elle soit défendue de façon continue. Tous les partis en parlent quand il se passe un événement comme Fukushima, puis ils s’empressent d’oublier. Les Verts, eux, mettent cette question à la première place.

- Que doivent apporter les jeunes à la politique?
Ils peuvent montrer l’exemple aux autres jeunes, à ceux qui croient que la politique est un truc de vieux. Nous pouvons amener des idées de notre génération, qui n’est pas née dans le même environnement que la précédente.

- Quel est votre modèle politique?
Mes modèles sont mes camarades de parti, souvent plus âgés que moi. Nos échanges sont extrêmement enrichissants pour moi. C’est dans ce milieu-là que je trouve le plus d’exemples.

LR


Jeunesse socialiste

Elsa Piller

> 26 ans, apprentie employée de commerce, Rueyres-Saint-Laurent

- A quand remonte votre engagement politique? Et pourquoi?
Mon engagement date de novembre 2013, lors de la campagne sur l’initiative 1 :12 (plafonnement des salaires des managers, ndlr). J’ai trouvé l’idée de cette initiative intéressante et je me suis dit que c’était le moment d’arrêter de ruminer seule dans mon coin. J’ai participé à une assemblée des Jeunesses socialistes et trois jours après, je recueillais des signatures pour une motion sur l’apprentissage.

- Pourquoi ce parti (le PS) plutôt qu’un autre?
Je suis d’une famille socialiste et dans mon entourage, gravitent beaucoup de gens qui travaillent dans le social et l’éducation. Le Parti socialiste défend des valeurs qui me tiennent à cœur. Je n’ai donc pas hésité, même s’il m’arrive d’avoir des divergences.

- Que doivent apporter les jeunes à la politique?
Une certaine fraîcheur, de la motivation. Nous les jeunes avons encore beaucoup d’espoir, nous n’avons pas peur de nous engager, d’aller directement au front. Nous avons encore des illusions qui nous permettent d’aller plus loin pour affronter les problèmes de notre génération. Nous apportons aussi une autre façon de travailler, en groupe.

- Quel est votre modèle politique?
Simonetta Sommaruga réalise un travail que j’admire, et je partage sa vision des choses.

LR


Jeunes démocrates-chrétiens

Khalil Thebti

> 26 ans, étudiant, Marly

- A quand remonte votre engagement politique? Et pourquoi?
A la fin de l’année 2010. Mes parents suivent l’actualité et ont longtemps été intéressés par la politique. Ensuite, au collège, nous avions un enseignant qui, au moment des élections ou des votations, invitait des politiciens à venir discuter en classe. Tout cela m’a amené à m’intéresser davantage à la vie publique. Car la politique, finalement, conditionne la vie quotidienne.

- Pourquoi ce parti (le PDC) plutôt qu’un autre?
J’ai consulté les programmes des différents partis et j’ai tout de suite remarqué n’avoir pas beaucoup d’affinités avec le PS et l’UDC. Après, entre le PLR et le PDC, j’ai rapidement fait mon choix. Ce que j’ai aimé au PDC, c’est qu’il repose davantage sur des principes que sur une idéologie. Les principes laissent une marge de manœuvre beaucoup plus large que l’idéologie, représentation simpliste d’une réalité complexe.

- Que doivent apporter les jeunes à la politique?
Les jeunes ont certainement une vision un peu plus «révolutionnaire», idéaliste, de la vie et de l’avenir que leurs aînés. Ils ont l’énergie et la volonté d’apporter du changement.

- Quel est votre modèle politique?
Je n’en ai pas vraiment… Non, personne ne me vient spontanément à l’esprit.

PP


Jeunes Libéraux-radicaux

Savio Michellod

> 30 ans, juriste, Granges

- A quand remonte votre engagement politique? Et pourquoi?
Je suis actif au sein du Parti libéral-radical depuis 2010. Je m’engage car nous avons la chance de bénéficier d’un système de démocratie directe qui nous permet de voter assez régulièrement. J’ai d’autant plus envie de m’investir qu’aujourd’hui, à l’heure de la polarisation grandissante de la politique - surtout à droite, où l’UDC mène des combats pas toujours très louables - il faut lutter contre les positions extrêmes. Car ce ne sont pas elles qui ont mené la Suisse là où elle est.

- Pourquoi ce parti (le PLR) plutôt qu’un autre?
Parce que je suis très attaché aux valeurs de liberté et de responsabilité. Et le PLR est le meilleur parti pour défendre ces valeurs-là.

- Que doivent apporter les jeunes à la politique?
Les jeunes représentent une partie importante de la population. Il faut qu’ils soient écoutés et entendus. Ils peuvent par ailleurs apporter aux partis une voix un peu plus «provocatrice», une fraîcheur que les aînés n’ont plus.

 - Quel est votre modèle politique?
J’ai beaucoup d’estime pour Margaret Thatcher (premier ministre britannique de 1979 à 1990, ndlr) et pour la politique libérale qu’elle a menée. J’estime également beaucoup David Cameron (actuel premier ministre britannique, ndlr). Il a prouvé que lorsque l’on applique des recettes pas forcément populaires mais qui donnent des résultats, on peut être brillamment réélu!

PP

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