La Liberté

Des «vacances» qui angoissent

Ecoles fermées, manifestations reportées, les nouvelles mesures annoncées par les autorités bouleverseront la vie du pays. Dans le canton, les magasins sont pris d’assaut et le désarroi domine chez les étudiants et les profs

Les élèves du Collège Saint-Michel ont quitté leurs classes hier pour ne plus les revoir avant le 30 avril prochain. © Charly Rappo
Les élèves du Collège Saint-Michel ont quitté leurs classes hier pour ne plus les revoir avant le 30 avril prochain. © Charly Rappo
Dans ce magasin de Fribourg Centre, les rayons se vident à la vitesse grand V. © Scoop lecteur
Dans ce magasin de Fribourg Centre, les rayons se vident à la vitesse grand V. © Scoop lecteur

Nicole Rüttimann

Publié le 14.03.2020

Temps de lecture estimé : 20 minutes

 

Nos journalistes sont mobilisés pour vous offrir une couverture de qualité et de service public sur l’épidémie de coronavirus. En raison de la situation sanitaire particulière et du fort intérêt pour cette thématique, «La Liberté» a décidé de vous offrir l’accès à cet article. Bonne lecture et merci de votre confiance.

Grand Fribourg » «Bonnes vacs, à dans un mois et demi!» «On ne se verra plus, on va faire quoi? On s’écrira!» «J’aurai du temps pour me mettre au sport!» «C’est le bordel!» Il est environ 15 h à Fribourg ce vendredi et la vague habituelle d’étudiants déferle devant la Bibliothèque cantonale et dans la rue Saint-Michel. Mais, dans l’air, la tension est palpable et le sujet, sur toutes les lèvres: «L’école est finiiie!», chante un étudiant. L’annonce est en effet tombée en plein cours comme un couperet. L’enseignement présentiel est suspendu dès lundi, jusqu’au 30 avril. Si certains sont hilares, ravis des «vacances», l’ambiance globale est morose. Oscillant entre désarroi, craintes et même larmes. Car les cours continueront d’être dispensés en ligne et les examens seront assurés. Mais avec toutes les incertitudes que cela comporte, pour les professeurs comme pour les élèves.

Dans la rue Saint-Michel, le Café Populaire a beau être pris d’assaut par une foule d’étudiants débordant de chaque côté de la rue, ces réjouissances ont un air de «dernière bière du condamné», comme le lâche un jeune homme, faisant allusion à l’interdiction des rassemblements dépassant les 50 personnes. Mesure qui le privera ainsi des seules distractions possibles entre les études à distance, durant son «congé forcé».

Inquiétudes des examens…

Une enseignante de l’Ecole professionnelle artisanale et industrielle (EPAI) contourne justement la foule, la mine abattue. «Je suis sous le choc!» lâche-t-elle, s’inquiétant pour ses élèves: «J’ai établi un lien par groupe WhatsApp, mails, et proposé un enseignement chez moi par tranche de 2-3 élèves. Mais je me fais du souci pour les examens, jusqu’au 30, c’est trop long!» Des paroles qui trouvent écho chez cette enseignante du Collège de Gambach estimant «inconcevable de garder les mêmes attentes de promotion tout en imposant cinq semaines de suspension: pour tous les élèves ayant le bac final, c’est la panique». Tandis qu’une prof du CO du Belluard déplore «une situation catastrophique»: «La DICS aurait pu nous prévenir avant, on n’a pas d’info, il n’existe pas de processus, nous sommes pris de court.» Elèves pénalisés par ces cours à distance, durée de suspension trop longue, manque d’information et d’avertissement, la critique est unanime parmi le corps enseignant.

Un avis que semblent partager aussi nombre de jeunes. Comme Louis, 13 ans, au CO du Belluard, relevant qu’il aurait mieux valu proposer d’abord 1-2 semaines de suspension et aviser ensuite. Ou ces collégiennes de Saint-Michel, les bras chargés de lourds manuels et classeurs rassemblés à la hâte qui compatissent avec les professeurs: «Ils sont perdus, ils ont les mêmes interrogations que nous! WhatsApp, mails, chacun a sa méthode, mais on est tous dans le flou! On a un travail de matu à rendre et les oraux bientôt. Comment on va faire? On ne sera pas préparés si on est de retour le 30!» lâchent Zoé et Giulia, 18 et 17 ans.

Même écho chez Axel, Charline, Marie, Julie et Sara, la vingtaine, en maturité professionnelle post-CFC, devant l’EPAI. «Bouleversés, dépités, inquiets, on a peur pour tout, peur pour notre avenir», résument Marie et Julie. S’il estime qu’il s’agit d’une «bonne décision car la santé des citoyens est plus importante que nos études», Axel déplore qu’elle n’ait pas été prise avant et s’inquiète: «C’est une année fatidique, si on n’a pas notre diplôme, c’est fini», déclare-t-il, espérant qu’avec les cours par mail, «des consignes précises seront au moins données». Plus loin, Kenzo, Elton et Gabriel, dans la même école, jugent aussi qu’il est «bien que le gouvernement agisse pour la santé», mais ils soulignent qu’avec seulement un an pour passer leurs examens, «la suspension sera tout sauf des vacances, impliquant une bonne organisation! On espère que ça ne va pas tout dérégler le système scolaire», relèvent-ils.

La joie des autres

Mais tous ne sont pas égaux face aux examens. En effet, pour les étudiants en année passerelle à Saint-Michel, la mesure a des avantages. Comme Pascal, 19 ans. «Hypercontent d’avoir plus d’un mois pour réviser à fond la matière du début de l’an», il en profitera aussi pour aller à cheval en campagne, voir ses chiens et peindre.

Devant le CO du Belluard, les avis semblent aussi positifs: «C’est trop bien», lâche Lara, 13 ans, en 1re. «Les plus longues vacances de notre vie!» «Je n’ai pas peur du virus, les autorités savent ce qu’elles font», estime celle qui compte profiter de ce temps pour «faire la grasse mat’! Regarder la télé, son iPhone…» «Bon, on aura quand même des devoirs par mail», tempère Raphaël, 12 ans.

C’est aussi l’avis de Quezia, Chloé ou Eloisa, 14 ans, d’abord ravies, puis voyant leur joie ternie par la perspective des devoirs et examens et la trop longue durée de congé. «Dans l’école, c’était partagé. Il y en avait qui paniquaient, persuadés qu’ils devraient rester enfermés chez eux et d’autres qui sautaient de joie.» Et de se promettre qu’outre regarder des séries, elles se verront quand même. «On sortira pour des balades», lâche Clara.

Appel à la solidarité

Devant l’école primaire, les petits laissent éclater leur joie. Mais les parents, eux, sont nettement moins à la fête. Dans la cour, une maman d’une trentaine d’années se dit préoccupée. Tenant sa fille de quatre ans par la main, elle ne sait pas comment elle jonglera entre travail et garde. La même situation pour Dominique, la quarantaine, enseignante au Collège de Gambach, qui note qu’il sera très difficile d’assurer le suivi pédagogique de ses élèves à distance en ayant ses deux enfants de 7 et 10 ans toute la journée à la maison. «Je travaillerai de nuit, je me débrouillerai.»

Une partie de la solution pourrait être l’entraide, ainsi que l’illustrent Zoé et Giulia: «Ces mesures sont nécessaires, mais on ne sait pas où ça va s’arrêter. Le problème, c’est que les gens stressent avec toutes les fausses infos sur les réseaux, deviennent égoïstes et cèdent à la psychose! Il faut arrêter de critiquer les décisions prises, tous font au mieux. Il faut être solidaires, s’entraider!»

A l’instar de Laura, 21 ans, étudiante en bachelor HES santé, qui se dit ainsi «prête à aller prêter main-forte dans les hôpitaux», son CFC déjà en poche.


Des magasins d’alimentation pris d’assaut pour faire des réserves

Il y avait plus de monde hier dans les commerces que pour un vendredi normal.

Avec une pointe d’humour mais aussi pas mal de sérieux, Michel aborde une connaissance. «Tu viens faire le plein?» lui lance-t-il, souriant et pas paniqué pour un sou. Aux côtés de sa femme, Evelyne, les deux la septantaine, il reconnaît quand même être devant ce centre bullois pour faire des réserves. «Nous allons acheter de l’huile, de l’eau, des pâtes… Mais rien d’exagéré. Nous avions déjà fait des courses en milieu de semaine.»

Dans le magasin, l’activité est modérée. Il y a du monde, certes. Probablement plus qu’un vendredi après-midi normal, déjà intense. Ici et là, les rayons se vident progressivement. Surtout ceux des denrées non périssables. Les mêmes denrées qu’on retrouve dans les paniers fort bien garnis de certains.

En fin de journée, certains rayons étaient complètement vides… Pas si nouveau, en fait. Des rayons étaient restés temporairement vides la semaine dernière déjà, pris d’assaut avant que des mesures ne soient prises, nuance Tristan Cerf, porte-parole du groupe Migros.

Qui rassure: «Nous prenons la situation très au sérieux. Une équipe de gestion de crise a été mise en place (…) Nous avons défini un assortiment de base, correspondant aux stocks de sécurité définis par la Confédération. (…) Nous ne sommes pas sur les réserves.» Et d’ajouter que les achats en ligne restent très élevés, utilisés par des clients qui allaient auparavant en magasin. Les délais de livraison sont actuellement d’environ trois jours. Pas par manque de nourriture mais en raison d’une «forte augmentation» du flux de marchandises.

«Mais jeudi, j’étais dans un hard discounter et c’était la folie», reprend Michel. A deux pas d’Espace Gruyère, toujours à Bulle, le parking est en effet bien plein. C’est même un peu la gabegie, avec de nombreux véhicules parqués en dehors des cases. Après avoir fait la queue parfois des dizaines de minutes, des clients sortent les caddies remplis. Parfois à ras bord. Dans les rayons souvent clairsemés, il ne manque de rien, ou presque. Les pâtes ont, elles, d’ores et déjà été dévalisées.

Dans la Broye, les rayons surgelés et conserves de la Coop de Payerne sont, là aussi, bien dégarnis. Une femme passe avec un panier rempli à ras bord de spaghettis. «Je fais des réserves depuis quelques jours. J’arrive gentiment au bout. Comme ça, s’il y a des restrictions, je serai prêt», explique Alexandre, 56 ans. Lui a élaboré une stratégie: il cherche des produits avec des apports nutritionnels variés pouvant se garder très longtemps: viande fumée, haricots secs, choucroute.

D’autres disent ne pas avoir du tout pensé à jouer les écureuils. Ils ne comprennent pas la ruée sur les rayons. «C’est comme si tout le monde allait rester enfermé deux à trois mois alors que les magasins resteront pourtant ouverts! Il ne faut pas paniquer», conseillent Renata et Dora, 47 ans et 44 ans. Denise et Michel, un couple âgé, sourient et expliquent qu’ils peuvent compter sur leurs deux congélateurs remplis des produits du potager. «On a vécu la guerre, on sait comment c’est», plaisantent-ils.

Lise-Marie Piller et Guillaume Chillier


«Ça nous est tombé dessus mardi»

Norberto Marques et sa famille sont en quarantaine depuis mardi.

Depuis le 10 mars, Norberto Marques est en quarantaine avec sa famille dans son logement de Villars-sur-Glâne. Hier, il se disait soulagé que le Conseil d’Etat ferme les écoles du canton. «C’est notre fils de quatre ans qui est tombé malade en premier. Puis, notre fille de huit ans a commencé à tousser. Ils sont restés à la maison. Mais, comme nous n’avons pas été en contact avec des personnes malades du coronavirus et n’avons pas voyagé, nous avons pensé qu’il s’agissait d’une grippe», raconte-t-il.

Puis, c’est lui-même qui a commencé à tousser. «Dès l’apparition des symptômes, je ne suis plus allé travailler et je suis resté à la maison. Mais, comme ça n’allait pas mieux après cinq jours, j’ai commencé à m’inquiéter. Lundi dernier, j’ai fait le test de dépistage, et j’ai su le lendemain qu’il était positif.» Le foyer vit en quarantaine depuis l’annonce du résultat.

Norberto Marques ne sait pas quand ni comment sa famille a été infectée. «Nous avons assisté au Carnaval des Bolzes et participé aux dix kilomètres de Payerne. Ce sont les deux grandes manifestations où nous étions présents», dit-il.

Aujourd’hui, il dit aller mieux, après avoir traversé des hauts et des bas. «Cette toux était anormale. Comme si j’avais trop fumé. Mais je n’avais pas d’écoulement nasal. Seulement la gorge très sèche, des douleurs généralisées et je cherchais mon souffle», explique-t-il, précisant que c’est son fils de quatre ans qui a le plus souffert. Son épouse a commencé à ressentir les mêmes symptômes mercredi dernier.

Norberto Marques tient à témoigner pour sensibiliser les gens. «En isolement, nous protégeons et nous sauvons des vies humaines», dit-il. Même si cette situation est loin d’être simple à gérer. «Ça nous tombe dessus. Il faut d’abord prévenir notre entourage, l’école, la crèche, la maman de jour. En retour, nous recevons de nombreux appels de personnes qui veulent avoir des précisions. C’est usant», avoue-t-il.

Et ce n’est pas tout. Il faut songer à la logistique familiale. «On vit un peu au jour le jour, poursuit-il. Nous avons voulu nous faire livrer de la marchandise à domicile, mais les délais étaient longs. Des amis ou de la famille nous ont aussi dépannés en nous déposant des courses devant la porte, mais nous ne pouvons pas leur donner de l’argent. Aller chercher son courrier dans la boîte aux lettres est aussi toute une aventure dans un immeuble.»

La famille Marques s’occupe comme elle peut. Les parents font des devoirs avec l’aînée. Ensemble, ils font des jeux de société. Norberto Marques se sent cependant un peu abandonné. «Ce virus circule depuis trois mois. Mais, lorsqu’il arrive chez nous, personne n’est vraiment prêt», estime-t-il. Il ne parle pas de l’Office fédéral de la santé publique ou des hôpitaux universitaires mais des services de proximité. «Rien n’est mis en place pour nous aider dans notre logistique familiale. Même pas un simple appel pour savoir comment nous allons», fait-il remarquer.

Magalie Goumaz


Le Grand Conseil devrait siéger

Le Grand Conseil fribourgeois a annoncé hier la tenue d’une session allégée, le mardi 24 mars dans l’après-midi et le mercredi 25 mars le matin. Il abordera les dossiers prioritaires, dont la réforme des retraites du personnel de l’Etat. Décision a également été prise de déménager à Forum Fribourg, où l’espace permet de maintenir une distance de deux mètres entre les élus, ce qui n’est pas le cas dans la salle de conférences de la police cantonale, utilisée depuis le début de l’année pour la durée des travaux de l’Hôtel cantonal.

Mais cette décision a été prise hier matin, avant l’annonce des nouvelles directives limitant les rassemblements. Présidente du Grand Conseil, Kirthana Wickramasingam assure «qu’elle n’était pas au courant de ces nouveaux éléments».

Les parlements n’entrent pas dans le champ de l’ordonnance édictée par le Conseil fédéral. Présidente du Gouvernement fribourgeois, Anne-Claude Demierre a répondu hier en conférence de presse que les activités présentant «un intérêt public prépondérant devaient être maintenues».

Kirthana Wickramasingam assure cependant vouloir consulter une nouvelle fois les membres du Bureau du Grand Conseil. Plusieurs parlements cantonaux ont revu leur agenda pour ces prochaines semaines.

Le Conseil d’Etat souhaite cependant que la révision de la caisse de pension soit traitée. Les citoyens sont en effet appelés à se prononcer cette année encore pour qu’en cas d’acceptation, les changements puissent être introduits au 1er janvier 2022. Le crédit pour la transformation de la prison de Bellechasse figure également au programme, afin de pouvoir démarrer les travaux au plus tôt, ainsi que le crédit d’engagement pour la nouvelle politique régionale pour la période 2020-2023. En cas de report de la session de mars, il n’est pas certain de pouvoir aborder ces dossiers ce printemps.

Si la session allégée est maintenue, elle se déroulera avec quelques désagréments. A Forum Fribourg, il n’y aura notamment pas de traduction simultanée des débats et le vote électronique ne pourra être installé. MAG


«Maintenir les emplois»

L’épidémie de coronavirus est un cataclysme pour l’économie fribourgeoise. Le Conseil d’Etat va-t-il agir dans ce domaine? Le point avec le conseiller d’Etat Olivier Curty, responsable de la Direction de l’économie et de l’emploi.

Nous allons au-devant d’une crise économique majeure. Le Conseil d’Etat envisage-t-il des mesures plus substantielles que les indemnités de réduction de l’horaire de travail (RHT) pour les entreprises qui sont au chômage technique?

Olivier Curty: Les RHT sont un moyen important. Elles peuvent faire beaucoup de bien. Nous espérons aussi que la Confédération va élargir les aides et faciliter les démarches administratives. Nous encourageons également les instituts bancaires à faire preuve de souplesse face aux problèmes de liquidités que peuvent connaître les entreprises. Nous réfléchissons encore à d’autres mesures. La semaine prochaine, nous tiendrons une table ronde avec les acteurs de l’économie fribourgeoise pour évaluer la situation et voir comment on peut les soutenir.

Certains secteurs comme l’hôtellerie perdent des dizaines de milliers de francs par jour. Comment les aider?

C’est d’abord une crise de liquidités. Je suis confiant que, vu la situation financière du canton de Fribourg, et avec le soutien de la Confédération, nous pourrons aider ce secteur là où c’est vraiment nécessaire. Nous devons maintenir les emplois.

Autre problème: certaines entreprises ne peuvent plus s’approvisionner en matières premières. Quelles pistes pour les aider?

C’est un autre enjeu important. Les chaînes d’approvisionnement sont rompues et, à terme, cela peut avoir des conséquences dramatiques. Il faudra voir si un soutien financier est envisageable.

Une fois l’épidémie terminée, le canton va-t-il lancer un plan de relance de l’économie?

Il faudra voir combien de temps dure la crise. Si les dégâts sont importants et que la mesure a du sens, nous allons examiner la question. Même si je reste toujours un peu dubitatif sur les effets qu’un tel plan peut avoir. François Mauron


Faits du jour

Grand Fribourg » Le vote consultatif sur la fusion du Grand Fribourg, prévu le 17 mai, pourra-t-il se tenir? Rien n’est moins sûr. Selon Didier Castella, chef de la Direction des institutions, «une décision sera prise prochainement». Dans tous les cas, les séances d’information sur ce sujet sont d’ores et déjà annulées.

Centre de requérants » Un requérant d’asile et deux employés de centres fédéraux d’asile ont été testés positifs au nouveau coronavirus. Le requérant se trouve à l’isolement dans le centre de Chevrilles. Le lieu exact de l’infection – dans le centre fribourgeois ou à l’extérieur – n’a pas pu être précisé. L’homme concerné est en traitement. Les deux employés viennent de Berne et de Bâle. ATS

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