L’audace d’une fusion électro-acoustique
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Critique
C’est un «maelstrom épais», grondant, tellurique, saturant l’espace. C’est un beat hyperrapide, techno, hypnotique, inquiétant. C’est un bourdonnement à dégommer les tympans, qui se déverse, qui vibre, qui enveloppe. Voilà une musique pour les tripes, une musique pour trembler, une musique pour s’oublier ou pour s’assourdir. Terry Riley n’avait pas dû compter sur le déluge sonore des Young Gods quand il a assemblé les motifs de sa pièce In C. Quelques notes qui tiennent sur une page A4. Qu’une irrésistible poussée ascendante gonfle comme une vague dense et tonnante.
Il faut oublier tout ce qui est trop sage, trop poli, trop littéral, trop régulièrement calé. Avec les Young Gods, la pulsation explose. Toute la performance que le groupe a donné samedi soir avec l’harmonie fribourgeoise La Landwehr sort du cadre. Dans la halle grise de Bluefactory, l’ancien site industriel du centre-ville de Fribourg, les sifflements d’un public conquis saluent l’ambiance d’un concert roc