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Lac pas si noir de monde

Le manque de neige a préservé la station d’un trop-plein de visiteurs

Le sable du Sahara a donné une teinte sépia au panorama entourant le lac gelé. Hormis les skieurs, ce sont surtout les randonneurs qui se sont rendus dans la station singinoise. © Lib/Charly Rappo
Le sable du Sahara a donné une teinte sépia au panorama entourant le lac gelé. Hormis les skieurs, ce sont surtout les randonneurs qui se sont rendus dans la station singinoise. © Lib/Charly Rappo
Le sable du Sahara a donné une teinte sépia au panorama entourant le lac gelé. Hormis les skieurs, ce sont surtout les randonneurs qui se sont rendus dans la station singinoise. © Lib/Charly Rappo
Le sable du Sahara a donné une teinte sépia au panorama entourant le lac gelé. Hormis les skieurs, ce sont surtout les randonneurs qui se sont rendus dans la station singinoise. © Lib/Charly Rappo

Charles Grandjean

Publié le 08.02.2021

Temps de lecture estimé : 4 minutes

Plein air » Un astre pâlot a toutes les peines du monde à percer un voile nuageux au rendu légèrement sépia. «Le ciel a toujours cette luminosité ici? Toutes nos photos sont jaunes», s’interrogent Laura Negro et Loredana Cotting, devant l’étrange spectacle.

Pour ces deux amies de la région lausannoise, cette escapade au Lac-Noir a revêtu samedi une teinte d’exotisme. Comme elles, d’autres badauds se sont laissé surprendre par ce phénomène météorologique causé par du sable en provenance du Sahara. Davantage réputé pour son désert de glace, le Lac-Noir a certes accueilli bon nombre de visiteurs. Il n’a cependant pas été victime d’une trop forte affluence, comme il y a deux semaines. Les autorités étaient alors intervenues pour fermer les routes d’accès à plusieurs stations fribourgeoises.

Un œil sur la webcam

«Nous avons suivi la météo durant la semaine. En l’occurrence, les conditions n’étaient pas aussi favorables qu’il y a deux semaines. Mais nous étions prêts à réagir», indiquait samedi Bernard Vonlanthen, porte-parole de la police cantonale.

Malgré tout bien fréquentés, les parkings de la station ont fait la part belle aux immatriculations fribourgeoises, bernoises et vaudoises. Certains visiteurs se sont d’ailleurs avisés de vérifier la situation avant leur départ. «Nous avons jeté un coup d’œil sur la webcam de la station sur internet avant de venir», remarque Denis Mettraux, croisé au bord du lac avec ses deux parents âgés, en provenance de Fribourg. «L’idée est de prendre l’air avec eux, comme ils vivent beaucoup dedans.»

La palette d’activités que la destination préalpine avait à offrir avait fondu au soleil, hormis des pistes en bonne partie enneigées au canon. «On voulait faire de la luge, mais sans neige, c’est compliqué», de relever Tiphaine Broillet. A défaut, cette jeune fille de Fribourg a opté pour une petite balade autour du lac avec son amie Dalia Lamhangar. Les deux Fribourgeoises logeaient depuis vendredi soir à quatre dans le chalet de l’un des amis, le temps d’un petit séjour d’un week-end.

Programme changé

C’est également un chamboulement de programme qui a conduit Laura Negro et Loredana Cotting à entreprendre le tour du lac. «J’ai cherché sur internet un itinéraire de balade à raquettes», explique la première. Faute de neige à leur arrivée, les deux amies ont d’abord entamé l’itinéraire en laissant les raquettes dans la voiture. «Après un kilomètre, on s’est retrouvées enfoncées entre la neige et la boue. On avait la flemme de retourner chercher les raquettes», poursuit la seconde. Mais toutes deux d’assurer avoir passé une «très belle journée» en définitive. Comme elles, de nombreux visiteurs en petits groupes ont défilé en cortège sur le sentier du tour du lac.

Des couples et familles se sont aussi attardés sur la jetée en bois qui perce la glace. Certains ont profité du décor lunaire offert par le lac gelé en arrière-plan pour se photographier. En retrait, deux femmes portant chacune un sac à dos échangent en anglais. De rares touristes? Si l’une est Espagnole et l’autre Hongroise, toutes deux vivent en Suisse. Claudia Garcia de Berne et Maria Gyolcs de Lausanne ont commencé leur randonnée à pied, plus en aval, vers Zollhaus. Intriguées par l’étendue de glace, elles s’interrogent sur la possibilité de marcher sur le lac.

Mais plus loin, une succession de trois panneaux, dans un rayon de moins de dix mètres face au lac, rappellent autant d’interdits: l’un, posé par la commune, informe de l’obligation de tenir en laisse les chiens, citant même un extrait du règlement y relatif; le deuxième, posé par l’Office du tourisme, indique que le lac «n’est officiellement pas accessible»; tandis que le troisième, à l’habillage fédéral blanc sur fond rouge, note en quatre langues: «Ici, masque obligatoire». La seule créature qui semble échapper à ce chapelet d’injonctions semble être la statue en forme de queue de baleine qui émerge de la glace. «Il y a un requin», s’exclame un enfant, au milieu des obéissants promeneurs venus se contenter d’un bol d’air.

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