Le rebelle apaisé parti sans le vouloir
Arrivé en Suisse en 1968, le Tchèque Pierre Kunetka a mené une carrière d’enseignant à Fribourg
Michaël Perruchoud
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Portrait » Ses deux frères, ses deux sœurs et ses parents sont restés au pays. Pierre Kunetka est celui qui est parti, qui a quitté la terre de son enfance presque sans le vouloir. En Moravie, ses premières années sont pourtant heureuses, presque «sans particularité», dit-il, car les persécutions religieuses font partie du quotidien, elles en deviennent presque normales.
Ses parents, une mère enseignante et un père juriste, sont catholiques pratiquants, une faute lourde en terres communistes. «Ils faisaient peut-être encore plus peur au régime que les dissidents politiques. Parce qu’ils développaient une pensée différente, libre.»
La messe, une subversionAvec sa fratrie et ses amis, Pierre, né le 1er août 1949, reprend le flambeau dès l’adolescence, crée un mouvement de scouts ill