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Le règlement sur les déchets au rebut

La nouvelle loi sur les déchets a été refusée mercredi au Conseil général. Celle sur les eaux usées passe

Un élu suggère de mettre à contribution l’entreprise Haldimann AG qui collecte les déchets verts et produit de l’énergie qu’elle vend. © Aldo Ellena-archives
Un élu suggère de mettre à contribution l’entreprise Haldimann AG qui collecte les déchets verts et produit de l’énergie qu’elle vend. © Aldo Ellena-archives

Nicole Rüttimann

Publié le 12.10.2018

Temps de lecture estimé : 5 minutes

Morat » Retour à l’expéditeur. Mercredi, lors de la séance du Conseil général de Morat, la nouvelle mouture du règlement sur les déchets, un des points à l’ordre du jour, a été sèchement refusée, frappée de non-entrée en matière. Sur 45 membres présents, 34 ont validé son renvoi pour discussion, 8 s’y sont opposés.

C’est avant tout à l’UDC et au PLR qu’est dû ce coup de théâtre. Les deux partis ont estimé que le délai était trop court pour se prononcer et qu’il faudrait «choisir un autre système pour les taxes» – évoquant Büchslen et Lurtigen qui souhaitaient conserver la taxe au poids, non au volume (sac) comme les autres localités, selon le résultat d’un questionnaire paru en 2017. Ils ont aussi remis en question l’obligation d’instaurer une taxe pour le ramassage des déchets verts, et surtout le fait de devoir tous les mettre dans un container prévu à cet effet (problème de volume). Enfin, ils ont plaidé pour une version «plus moderne» du système, sans toutefois préciser en quoi elle consisterait.

Conseil communal «déçu»

Si ce point de divergence était ressorti peu avant la séance, dans un communiqué de l’UDC (LL du 6.10), les autres partis y semblaient favorables. Les PS et les Vert’libéraux ont, par ailleurs, rappelé que tous les partis étaient représentés dans le groupe qui avait contribué à élaborer ce règlement. Ils les ont ainsi incités à l’adopter, moyennant quelques adaptations.

Le verdict a donc surpris la vice-syndique de Morat Ursula Schneider Schüttel, qui n’a pas caché sa déception: «Cela n’a jamais suscité de grands débats lors des séances du groupe, qui planchait sur ce règlement depuis 2016.» Et de rappeler que, il y a 20 ans, un référendum avait été lancé et approuvé, en faveur d’une taxe au volume. «C’était donc la volonté de 80% des habitants!» a-t-elle relevé, précisant que cette harmonisation était nécessaire après la fusion des six localités entre 2013 et 2016. «Il serait trop compliqué d’étudier ce règlement sur les déchets à court terme, mais pour celui sur les eaux, pourtant plus complexe, le temps imparti est suffisant? Chacun peut se dire expert sur la question des déchets du moment où il sort les poubelles», a-t-elle noté avec un brin d’ironie, concluant que le prochain grand défi de l’exécutif sera donc de trouver une solution qui convienne à tous.

Le sujet est aussi ressorti plus tard, par le biais d’une suggestion d’un membre du Conseil: ne pourrait-on pas demander une contribution financière à l’entreprise Haldimann AG, puisqu’elle produit de l’énergie avec les déchets verts (biomasse) qu’elle vend – au home de Sugiez notamment? La question, qui devrait revenir, a pour l’heure été notée.

Règlement validé

Au menu de la séance figurait donc aussi la révision du règlement sur les eaux usées et sur l’eau potable. Deux points liés également à la fusion. Ils ont passé sans encombre: à l’unanimité pour les eaux usées, et avec 42 oui pour l’eau potable. Pourtant, le premier avait suscité des débats en raison de la hausse des coûts qu’il impliquait (le calcul intégrant désormais les investissements pour le renouvellement, la gestion, l’entretien des canalisations et les amortissements). La question de la part des STEP dans ces coûts est cependant revenue – «elle ne représente que 25% du total», a rappelé la vice-syndique. Un membre du Conseil s’est interrogé sur la raison de critères plus élevés pour la Vieille-Ville. Cette différence est due au fait que cette zone a un plus gros potentiel de développement, a expliqué Ursula Schneider Schüttel.

Eloges pour le musée

Les partis ont également largement validé les crédits de 160 000 fr. (unanimité) et 1,05 mio (41 oui) destinés au Musée de Morat. Le premier étant relatif à la conservation et restauration des biens pour 2019-2023, et le second, pour la contribution d’exploitation de la même période. Ils ont tressé une couronne de lauriers à son directeur Ivan Mariano, soulignant le «rayonnement» de l’institution et relevant sa fréquentation, remontée en flèche après une baisse il y a quatre ans. PDC et Parti évangélique ont même proposé un crédit de 10 000 fr. en signe de «reconnaissance», cependant refusé.

Ils ont aussi délivré un «oui» unanime au crédit complémentaire de 65 000 fr. pour la piscine de Morat. Discuté l’an passé, il a été accepté, étant «nécessaire» pour assurer la bonne marche de l’installation.

Quant au plan financier 2019-2023, il affiche une stabilité positive. Les investissements futurs – routes, canalisations ou pompiers – sont «supportables». Et si la dette par habitant passera à 2300 fr. en 2023, elle reste «loin de la limite de 5000 fr.», relève la commission financière.

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