Critique

Il fallait sortir des grands boulevards musicaux, s’éloigner de la programmation symphonique et faire un pas de côté, entrer dans la petite église française de Morat, pour découvrir dimanche l’une des perles du festival Murten Classics. Le concert de lieder donné par la soprano Martina Jankova était tout simplement splendide. Un programme rare (en polonais pour Chopin et en tchèque pour Janacek) pour un moment d’exception. La maîtrise technique de la chanteuse bernoise, originaire de Moravie, est époustouflante, ce qui ne l’empêche pas de donner l’impression que la musique s’écrit au fur et à mesure qu’elle la chante, tellement elle donne de poids à l’instant, à la créativité du moment, à l’émotion. Martina Jankova est aussi chanteuse d’opéra, elle joue en actrice, elle vit la musique.

Et pour ne rien gâcher, son plaisir de chanter est communicatif. Son timbre est de type léger (mozartien), le vibrato est serré, tous les registres, du grave à l’aigu, sont beaux, égaux,