Opéra de Fribourg, ou l’art de ne pas choisir
Thierry Raboud
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Critique
En somme, personne n’a voulu choisir. Dans Orlando Paladino, Joseph Haydn semble se hasarder entre le buffa et le seria. Et dans l’interprétation audacieuse qu’en a proposée l’Opéra de Fribourg jeudi soir sur la scène d’Equilibre, la même hésitation était patente, presque déconcertante, entre la gaudriole et l’épanchement sentimental, entre la profondeur psychologique et la désinvolture divertissante.
On commence tout d’abord par en rire, alors que plusieurs personnages font de comiques entrées en scène. Le Licone ingénu du baryton-basse fribourgeois René Perler dialogue avec la soprano lausannoise Marie Lys, magnifique de précision mutine en Eurilla. Sur un improbable destrier débarque ensuite le fort bien nommé Rodomonte, empêtré dans les ferrailleries impossibles de son costume grandiloqu