S’exprimer pour ne pas s’enfoncer
La police cantonale dispose d’une cellule de débriefing à laquelle les collaborateurs peuvent se confier
Patrick Pugin
Temps de lecture estimé : 3 minutes
Police » L’uniforme n’a rien d’une armure. Il habille un humain (presque) comme les autres. Pétri d’idéaux. Chargé d’enthousiasmes et d’angoisses, d’espérances et de craintes. Reste qu’en mission, le professionnel de l’urgence – qu’il soit gendarme, pompier ou ambulancier – ne peut guère manifester ses émotions. Il est là pour remplir son rôle, froidement.
Mais lorsque les feux bleus se sont éteints, que l’adrénaline de l’intervention est retombée, chacun se retrouve face à lui-même. Parfois décontenancé.
Consciente de la nécessité de ne pas laisser ses collaborateurs livrés à eux-mêmes, la police cantonale a institué, en 2004, une cellule de débriefing. Celle-ci s’appuie aujourd’hui sur neuf agents formés aux techniques de defusing, littéralement «désamorçage». Il s’agit d’offrir la possibilité à une personne – lors d’un entretien d’une vingtaine de minutes organisé dans la foulée de l’intervention –, de s’exprimer sur les événements traumatisants qu’elle a vécus. Cel