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Sur les réseaux sociaux, les candidats n'ont guère brillé

Les prétendants à la succession de Marie Garnier au Conseil d'Etat fribourgeois n'ont pas réussi à mettre à profit les réseaux sociaux pour faire campagne. Analyse.

Même si vous n'avez jamais visité le site de Facebook auparavant, Facebook peut suivre votre comportement de navigation, sans que vous vous en rendiez compte. © KEYSTONE/AP/RICHARD DREW
Même si vous n'avez jamais visité le site de Facebook auparavant, Facebook peut suivre votre comportement de navigation, sans que vous vous en rendiez compte. © KEYSTONE/AP/RICHARD DREW

AS

Publié le 04.03.2018

Temps de lecture estimé : 5 minutes

Sur la ligne de départ, ils sont 7, et ce dimanche 4 mars marquera la fin des espoirs pour cinq d'entre eux. La fin d'une longue campagne pour certains, qui sont sortis du bois avant Noël.

Outre les traditionnels affichages au bord des routes et dans la presse, les candidats au Conseil d'Etat ont également afflué sur les réseaux sociaux. Ou plutôt sur «le» réseau social, puisqu'il fallait se rendre sur Facebook pour retrouver trace de l'ensemble des prétendants à la succession de Marie Garnier.

En partenariat avec l'agence de communication Up to you à Fribourg, «La Liberté» a répertorié toutes les présences des candidats sur les réseaux sociaux. Il en ressort que ceux-ci n'ont que très partiellement pu rencontrer un électorat. L'analyse en détail (par ordre alphabétique):

Sylvie Bonvin-Sansonnens (Les Verts)

En plus de sa page personnelle, Sylvie Bonvin-Sansonnens a créé une page dédiée à sa campagne. Elle y a rassemblé environ 350 personnes, soit un total extrêmement modeste par rapport au total de Fribourgeoises et Fribourgeois appelés aux urnes le 4 mars. Principale innovation de la Verte: la création d'un «journal de campagne», également présent sur LinkedIn. Sur Twitter et Instagram, la candidate y a créé des comptes mais sans les utiliser. A noter que le parti des Verts fribourgeois a beaucoup soutenu sa candidate sur les réseaux sociaux, en se contentant toutefois d'en partager les publications.

Didier Castella (PLR)

Sur sa page «Didier Castella au Conseil d'Etat» comme sur son compte personnel, le candidat du PLR a été très actif. Sur la dernière ligne droite, il a même pu compter sur le soutien de son parti avec des vidéos expliquant comment voter. «Didier Castella a également été l'un des seuls à évoquer un programme, notamment sous les thèmes d'humanismes et d'innovation, mais cela n'a représenté que deux publications et sans rééelle stratégie», regrette Ludovic Chenaux, directeur de l'agence Up to you. Le candidat du PLR n'a pas investi d'autres plateformes, à l'exception de LinkedIn où il possède un compte «professionnel».

Maya Dougoud (indépendante)

Candidate surprise sur la ligne de départ, l'indépendante de Villars-sur-Glâne a semblé comprendre le potentiel des réseaux sociaux pour combler ce déficit de notoriété. Hélas pour elle, sa communauté est restée plutôt modeste: 271 personnes. Mais les chiffres d'engagement collectés pour cette analyse montrent qu'elle est celle qui a créé le plus d'effervescence sur Facebook, alors même qu'elle ne bénéficiait pas de la base logistique d'un parti et qu'elle est néophyte en politique. «Cela montre que les petits candidats peuvent toucher directement le citoyen par le biais de ces plateformes, ce qui était impossible auparavant à moins de disposer d'un gros budget d'affichage au bord des routes ou dans la presse», explique Ludovic Chenaux.

Philippe Nahum (PBD)

Le candidat du PBD n'a pas misé sur les réseaux sociaux: il n'a ni créé de page sur Facebook, ni sur Twitter. Il est certes présent sur le réseau social de Mark Zuckerberg au moyen d'une page personnelle, mais n'y a pas vraiment fait campagne. La présence du PBD Fribourg sur Twitter l'a un peu aidé en termes de diffusion de la communication, mais il n'y a pas vraiment eu de campagne digitale. 

Valérie Piller-Carrard (PS)

La candidate du PS et conseillère nationale Valérie Piller Carrard dispose de la plus grande communauté: 1270 fans. Mais elle n'a que très peu utilisé sa page, avec 0,3 publication par jour sur la période monitorée (1er au 19 février). Elle arrive ainsi avant-dernière en termes d'engagement (seul Claudio Rugo fait moins bien, tandis que Philippe Nahum est absent). «Valérie Piller-Carrard s'est contentée de partager des événements et des publications des médias. En 2018, ce n'est pas efficace», analyse Ludovic Chenaux. Le PS fribourgeois, très actif notamment sur Facebook, s'est davantage concentré sur les votations (fédérales notamment) plutôt que sur le 1er tour en vue du Conseil d'Etat. Le regrettera-t-il?

Claudio Rugo (Parti des Artistes)

Le candidat du Parti des Artistes a créé une page ad hoc sur Facebook ainsi qu'un profil Twitter. Il est néanmoins celui qui a rassemblé la plus petite communauté: à peine 100 personnes le suivent. «Claudio Rugo a eu le mérite de tenter de créer une identité graphique propre à cette campagne avec des porcs, mais le message n'a visiblement pas été compris», note l'agence Up to you. Et d'ajouter: «Les premières publications avec un programme ont été publiées 10 jours avant le scrutin, c'est trop tard».

Ruedi Schläfli (UDC)

Le candidat de l'UDC est celui qui a le plus disposé du soutien de son parti: au mois de février, tous les posts de l'UDC fribourgeoise sur les réseaux sociaux évoquaient le candidat! L'agriculteur a été extrêmement actif (plus d'une publication par jour) et est parvenu à engager relativemenrt bien sa communauté, même si elle est restée plutôt confidentielle (616 personnes). «A noter que Ruedi Schläfli est le seul à avoir réalisé une campagne sponsorisée», relève Ludovic Chenaux. «Mais la publication en question se contentait d'afficher le visage du candidat et non un programme.»

L'analyse vidéo de Ludovic Chenaux:

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