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Une app pour rassembler les amateurs de sport

Un jeune Fribourgeois souhaite créer une application permettant de mettre en contact les sportifs

Théophile Brülhart met en contact des personnes souhaitant faire du sport, comme ici dans un cours de boxe © Charles Ellena
Théophile Brülhart met en contact des personnes souhaitant faire du sport, comme ici dans un cours de boxe © Charles Ellena

Pauline Darbellay

Publié le 18.10.2021

Temps de lecture estimé : 8 minutes

Fribourg » Dimanche soir, dans la salle flambant neuve du Boxing Club Fribourg, une vingtaine de personnes s’adonnent à un cours inédit, organisé par un jeune Fribourgeois via les réseaux sociaux. Les participants répètent avec concentration une suite de mouvements. «Le premier donne un coup du gauche, on passe dessous, et droite» explique Michaël Celeschi, fondateur du club, avant de continuer: «On boxe toujours de profil O.K.?» Perché sur un ring surélevé, il exécute les enchaînements devant un groupe hétérogène composé aussi bien de débutants que de boxeurs aguerris.

De l’extérieur, tout semble indiquer une initiation à la boxe des plus classiques. Or, sa particularité est que ce cours a été proposé par Pelops, le projet d’un jeune Fribourgeois qui souhaite mettre en contact des sportifs amateurs. «Pelops vise la création d’une application qui permette à n’importe qui de trouver un coéquipier pour un sport quelconque et de savoir qui fait du sport près de chez soi», explique Théophile Brülhart, créateur de la plateforme.

L’application étant en cours de développement, Pelops se résume pour le moment à une page Instagram et une page Facebook. «Nous sommes actuellement dans une phase préalable qui consiste à organiser des événements sportifs gratuits afin de faire connaître le projet», décrit Théophile Brülhart.

Ce dernier introduit le cours de boxe d’une manière décontractée en présentant Pelops: «Pour ceux qui ne me connaissent pas, c’est moi qui suis derrière tout ça», lance-t-il aux amateurs venus s’essayer au sport de combat. Il continue: «Si vous aimez ce soir, n’hésitez pas à en parler autour de vous!» De leur côté, Mickaël Celeschi et Christophe Chatagny s’estiment très satisfaits de la collaboration avec Pelops. «C’est un échange qui est intéressant pour tout le monde. Théophile nous apporte de la visibilité et nous, on offre un cours gratuit.»

«Pelops vise la création d’une application qui permette à n’importe qui de trouver un coéquipier pour un sport quelconque et de savoir qui fait du sport près de chez soi»
Théophile Brülhart

Durant tout l’été, Pelops a ainsi organisé de nombreux événements à Villars-sur-Glâne – au Platy et au Guintzet – ou encore à la place du Domino, à Fribourg. Plus de 400 personnes ont participé à des tournois, des cours ou autres activités sportives. En juillet et en août, Théophile Brülhart a ainsi organisé entre deux et trois activités par semaine. «C’est incroyable, je n’avais jamais imaginé que ça puisse aussi bien marcher», se réjouit le jeune homme avant de continuer: «On a parfois dû refuser du monde, car les inscriptions étaient complètes.» Si les diverses activités ont attiré une vingtaine de participants en moyenne, de gros tournois ont rassemblé jusqu’à 70 personnes.

Beachvolley, ultimate frisbee, tours à vélo, course à pied… il y en a eu pour tous les goûts. Si quelques partenariats avec des clubs de sport ont eu lieu comme avec le Boxing Club, la majorité des événements sont organisés par Théophile Brülhart lui-même. «Je publie une annonce sur les réseaux sociaux, je gère les inscriptions et ensuite j’anime l’activité», explique le jeune Fribourgeois qui admet également: «Quand j’organise ce genre de journée, je cours partout du matin au soir.»

Boxeur d’un soir, Stefan Langura est un ami de Théophile Brülhart. Il a suivi le projet depuis le début et participé à de nombreuses activités. Connaissant également un des membres fondateurs du Boxing Club fribourg, il a profité de l’activité de Pelops pour découvrir la salle. «Je joue au basket, et cela me fait plaisir de faire du sport de manière plus récréative, avec des amis», explique le jeune homme.

Créer une communauté

400

personnes ont participé aux activités de Pelops cet été

Si au début, les participants à ses activités étaient majoritairement des connaissances, Théophile Brülhart se réjouit d’attirer de plus en plus d’inconnus: «Ce soir, il y a trois quarts des personnes présentes que je ne connais pas.» Maïwenn Crausaz a d’ailleurs découvert Pelops sur Instagram: «Je trouve ça génial que des gens soient motivés à faire de tels projets sans le côté lucratif.» La jeune femme se réjouit des rencontres occasionnées par ces événements: «On vient d’échanger nos contacts avec une des participantes. Ça permet de trouver des gens qui ont le même intérêt que nous.» Elle explique également être venue spécifiquement pour la boxe, qu’elle souhaitait tester: «Pelops offre aussi des opportunités d’essayer des sports sans avoir peur d’arriver dans un club où tout le monde a déjà un certain niveau.»

Mara Kapsopoulos fait pour sa part partie d’un club de boxe. «Je jette toujours un coup d’œil aux activités que Pelops propose», explique-t-elle. La jeune femme a sauté sur l’occasion de découvrir un autre club de boxe que le sien. «La manière de faire et de voir est différente, c’est génial de découvrir ce sport de cette façon», se réjouit Mara.


Trois questions à Théophile Brülhart

Créateur de Pelops


Comment a germé l’idée de Pelops?

Je pratique énormément de sports de mon côté, en amateur. Il m’est arrivé de nombreuses fois d’y aller seul, car je ne trouvais personne avec qui m’entraîner. Que ce soit parce que mes amis n’étaient pas disponibles ou simplement parce que des gens se réunissaient sur un autre terrain. En parlant de ça avec un ami, nous nous sommes dit que ce serait bien d’avoir une application qui répondrait à ce besoin. Nous avons cherché sur les plateformes de téléchargement déjà existantes, mais nous n’avons rien trouvé. Alors je me suis dit: allons-y, je vais le faire moi-même.

Vous n’aviez pas de connaissances préalables en la matière, comment avez-vous procédé?

Effectivement, je suis parti de rien, je n’ai aucune connaissance en développement, marketing ou autre. Alors je me suis un peu formé sur le tas. C’est simple, je réfléchis à quelle est la prochaine étape, et je me demande: comment je peux faire? De quelles connaissances ai-je besoin pour atteindre ce point? Suite à ça, je m’informe, sur internet par exemple ou en m’entourant d’amis qui ont ces connaissances. Ces derniers m’aident énormément, et ils travaillent bénévolement puisque Pelops ne génère pas de revenus pour le moment. Partir de rien c’est comme se retrouver face à une immense montagne qu’on décide tout de même de gravir. Ce qui est génial, c’est qu’à travers ce processus j’accumule énormément de connaissances. Je suis encore très loin du but, mais c’est déjà incroyable tout ce qu’on apprend en se lançant un tel défi.

Quels sont tes prochains objectifs pour Pelops?

Le prochain objectif, c’est la levée de fonds. C’est-à-dire mettre sur pied un crowdfunding, chercher des subventions, des sponsors… Parallèlement à cela, je vais continuer l’objectif en cours qui est de créer une communauté autour de Pelops. Ensuite, il reste tout à faire: finaliser le développement de l’application, lancer la stratégie marketing… Puis sortir la première version de l’application. C’est là que commencera le projet pour de vrai. PDa

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