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Droit de vote des femmes 1971-2021: notre première «Une» sur le suffrage féminin

La Suisse fête en cette année 2021 les 50 ans du droit de vote des femmes au niveau fédéral. Durant toute la semaine, «La Liberté» vous propose une série d’articles consacrés à cet anniversaire ainsi qu’un parcours dans nos archives de l’époque. Le troisième épisode de cette plongée remonte encore le temps. Direction 1908, et le premier article d’envergure consacré par La Liberté au suffrage féminin.

Le suffrage féminin fait déjà la Une de La Liberté en 1908. © La Liberté
Le suffrage féminin fait déjà la Une de La Liberté en 1908. © La Liberté

Jérémy Rico

Publié le 27.01.2021

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Cette série a commencé par un premier bond en arrière de 50 ans, jusqu’au 8 février 1971, lendemain du oui helvétique au suffrage féminin. Après avoir pointé les communes réfractaires à cette votation, puis souligné l’avis de deux plumes de La Liberté, ce troisième épisode de notre série vous propose un nouveau saut dans le temps. Direction 1908, le 3 juin pour être précis. Ce jour-là, La Liberté consacre son premier article d’envergure au suffrage féminin. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que son auteur, correspondant à Genève, n’est pas du tout convaincu par le suffrage féminin.

Mais d’abord, pourquoi donc un tel papier est-il signé par un correspondant à Genève? Parce qu’à l’époque, la question du vote des femmes se pose déjà au sein de l’Eglise réformée du bout du lac Léman. Inscrit dans le cadre d’une réforme globale, le projet d’introduction du suffrage féminin au sein de l’Eglise inquiète notre correspondant, qui y voit un premier pas dans une direction bien dangereuse: «On fait aujourd'hui dans un terrain favorable l'essai d'une plante encore délicate. Demain, elle se propagera d'elle-même et envahira toutes les cultures. (...) si la Constituante ecclésiastique de Genève accepte l'essai qu'on veut lui faire tenter, nous aurons sous les yeux la première application d'une institution probablement funeste et certainement conquérante», écrit-il.

Ce correspondant s’engage alors dans un travail de démolition composé. Première étape: la réfutation des arguments de celles qu’il qualifie de féministes.

 

Il enchaîne ensuite bien vite sur les positions de son propre camp. Avec un argument massue: l’inexpérience des femmes.

CQFD. Ne manque qu’une conclusion à la démonstration de l’auteur, qui ne se prie pas pour la livrer: 

Vous ne partagez pas l’avis de ce correspondant à Genève? Il avait en tout cas raison sur un point: l’histoire était en marche et plus personne ne pourrait l’arrêter. Deux ans après cet article, l’Eglise nationale réformée octroyait en effet le droit de suffrage actif aux Genevoises qui le demandaient. Un quart de siècle plus tard, celles-ci pourront voter à l’échelle communale et cantonale, avant d’obtenir le droit de vote national, en 1971.

» Vous souhaitez lire cet article du 3 juin 1908 dans son intégralité? Rendez-vous ici.

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