Les victimes de prêtres s’impatientent
Serge GUMY
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«Les choses traînent! On a parfois l’impression que l’Eglise joue délibérément la montre: moins il restera de victimes d’abus sexuels en vie, moins elle devra payer de réparations.» Jacques Nuoffer est de caractère doux. Mais ce Fribourgeois, qui partage désormais sa vie entre Paris et Nidau, près de Bienne, peine à masquer son impatience. Depuis trois ans, il demande que justice soit enfin rendue aux victimes d’abus sexuels commis par des prêtres. Sauf que la hiérarchie ecclésiastique renâcle, selon lui. De guerre lasse, le Groupe de soutien aux personnes abusées dans une relation d’autorité religieuse (Sapec), qu’il préside, a écrit hier aux politiciens romands pour leur demander d’intervenir.
«Les expériences à l’étranger montrent que l’Eglise catholique a assumé ses responsabilités uniquement après que l’Etat eut fait pression sur elle», justifie Jacques Nuoffer, qui a été lui-même abusé par un prêtre. En interpellant les élus fédéraux et cantonaux, le Sapec, qui regroupe