Scène de crime (3/7): Nuit mortelle sur l’île d’Ogoz
Cet été, La Liberté emmène des auteurs de polar fribourgeois sur l’une de leurs scènes de crime. Troisième épisode avec Quentin et Isabelle Van Wynsberghe.
Maud Tornare
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Sur l’île d’Ogoz, un groupe d’amis d’enfance célèbre un mariage. Mais la fête tourne au vinaigre à mesure que secrets, jalousies et règlements de comptes se révèlent au grand jour. Les invités espèrent encore quitter l’île lorsque, au pied des deux tours, «un cri d’horreur s’élève dans la nuit». C’est le début de longues heures d’angoisse avant le lever du jour.
Parmi les invités qui se retrouvent piégés au milieu du lac, la jeune policière Sandrine Althaus tente de garder la tête froide pour démasquer l’assassin de ces Noces rouges sur l’île d’Ogoz. Tel est le titre du polar écrit par le duo mère fils, Isabelle et Quentin Van Wynsberghe.
L’idée de situer ce huis clos sanglant dans l’un des lieux les plus paradisiaques du lac de la Gruyère est venue de Quentin. «J’ai travaillé pour un service traiteur qui organisait des mariages sur l’île d’Ogoz», explique le trentenaire. Le polar est aussi un clin d’œil aux romans d’Agatha Christie, que Quentin dévorait enfant.
«L’un des plus célèbres, Ils étaient dix, se déroule sur une île», relève-t-il. «J’aime beaucoup marcher et le lac de la Gruyère est l’un des premiers endroits que j’ai découvert dans la région», confie Isabelle, qui s’est établie en Gruyère avec sa famille il y a vingt ans.
«L’île d’Ogoz est un lieu magique et très porteur pour y écrire une histoire»
Isabelle Van Wynsberghe
L’étendue d’eau artificielle leur a déjà inspiré un premier polar. Paru en 2021, Les naufragés d’Ogoz raconte la mise en eau du lac de la Gruyère sur fond de secret de famille, thème cher à Isabelle. «C’était une suite logique. L’île d’Ogoz est un lieu magique et très porteur pour y écrire une histoire», souligne l’auteure.
Amateur de légendes, Quentin ne pouvait pas rêver d’un meilleur endroit. Car l’île d’Ogoz est au cœur de la tragique histoire de deux seigneurs, amoureux de la même femme qu’ils tuèrent accidentellement au cours d’un duel. Inconsolables, ils auraient érigé deux donjons à l’endroit où serait morte leur dulcinée.
Dans leur polar, cette légende locale est mise en scène dans une pièce de théâtre jouée au pied des ruines quelques heures avant le «véritable» meurtre. Bien que familier des lieux, les deux auteurs sont allés sur place pour vérifier que la trame de leur récit correspondait bien à la réalité du terrain. Le duo planche déjà sur le scénario d’une future enquête, qui mettra à nouveau en scène la policière Sandrine Althaus.
>> Quentin et Isabelle Van Wynsberghe, Noces rouges sur l’île d’Ogoz, Editions Montsalvens, 184 pp., juin 2024.