Une «Cerisaie» nostalgique et festive
Elisabeth Haas
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Quel beau travail a fait la troupe du Théâtre de l’Arbanel! «La Cerisaie» qu’elle a montée pour son quarantième anniversaire était un défi ambitieux. Elle est de haute tenue. Cette qualité-là, pour une compagnie amateure, doit certainement beaucoup à l’encadrement: aux musiciens professionnels qui jouent en direct, aux décors et aux costumes créés sur mesure par une scénographe (Marie-Cécile Kolly), à l’engagement d’un metteur en scène (Louis Yerly).
Mais ce qui est frappant, à regarder la douzaine de comédiens (et un chien) jouer sur la scène de Treyvaux, c’est leur capacité à rendre tellement vivante cette société en vase clos décrite par Tchekhov. Elle bouillonne de vie. On croit aux personnages, chaque acteur réussit à incarner, à vivre son rôle. En grand auteur, Tchekhov rend ses personnages infiniment touchants dans leurs faiblesses. Les comédiens ont senti qu’ils n’ont pas besoin de trop en faire: le vernis des apparences craquelle de toutes parts et laisse entre