Manifestation »   Plusieurs centaines de personnes se sont réunies hier soir à la place de l’Europe à Lausanne pour dénoncer l’islamophobie, suite aux actes de vandalisme de ce week-end au cimetière du Bois-de-Vaux. Les dégradations et les messages haineux, dans le seul espace confessionnel du canton dédié aux sépultures musulmanes, avaient suscité une forte émotion auprès du public.

Très rapidement, la gauche vaudoise et des associations, dont Amnesty International, ont appelé à manifester. «Il fallait une réponse rapide, large et unitaire face à de tels actes, explique Pierre Conscience, secrétaire politique de Solidarités. Nous avons voulu convoquer un maximum de personnes, de toutes origines ou religions.»

Aux alentours de 18 heures, la foule a commencé à s’amasser sur la place de l’Europe. L’Union vaudoise des associations musulmanes, invitée à prendre la parole par l’intermédiaire de sa vice-présidente Sandrine Ruiz, a appelé au calme et à la paix religieuse. Elle a remercié les partis et associations qui ont organisé l’événement. «Il ne faut pas laisser la haine envahir nos cœurs», a-t-elle lancé à la foule, en l’exhortant de contribuer à un avenir de paix dans la justice. Elle a dénoncé ce qu’elle espère être un acte isolé, en constatant une stigmatisation des musulmans en Suisse.

L’Eglise réformée vaudoise a fait part de sa profonde tristesse et dénonce «un acte inacceptable envers les musulmans ou n’importe quelle autre communauté religieuse». Xavier Paillard, président du Conseil synodal de l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud (EERV), a réaffirmé «la volonté d’un dialogue interreligieux afin de travailler à la paix confessionnelle». Il a insisté sur la nécessité d’une meilleure éducation aux religions.

Une manifestante estime que l’Eglise n’a pas donné le message fort qu’elle aurait dû. «Je suis venue exprimer mon indignation et ma solidarité avec les personnes touchées, dit-elle, mais je constate malheureusement l’absence de paroissiens.» Pour un autre participant, il fallait être présent pour exprimer sa solidarité avec les personnes de confession musulmane.

Miguel Martinez