Intoxication » De nombreux poissons sont morts de la pollution du cours d’eau à la fin novembre.

Le cours d’eau nyonnais a été victime d’une intoxication entre son franchissement de l’autoroute et son embouchure lémanique le jeudi 29 novembre dernier. Depuis, c’est zéro info dans la plupart des milieux judiciaires, environnementaux et piscicoles.

«Je suis tenu au secret de fonction.» «Sur ce dossier, je ne peux rien dire.» «Il n’y a que la procureure qui puisse s’exprimer.» «Ce n’est pas moi qui conduis l’enquête, adressez-vous aux gens qui mènent les investigations.» Si l’Asse et le terrain auquel elle a donné son nom sont connus pour faire du bruit au cœur de l’été, c’est plutôt sous une chape de plomb du silence imposé qu’elle coule depuis un mois et demi.

Le jeudi 29 novembre 2018, à la mi-journée, le cours d’eau qui serpente des flancs du Jura sur le territoire de Chéserex jusqu’à son embouchure nyonnaise à Rive-Est a été victime d’une pollution.

«Une mortalité piscicole importante dans la rivière et la pisciculture y a été constatée», écrit Cornelis Neet, le responsable de la Direction générale de l’environnement (DGE) dans un mail de réponses à nos questions.

Dans des bassins directement alimentés par la rivière, des pêcheurs nyonnais détenaient de belles truites, dont des mâles de plus de 3 kg chacun, au titre de reproducteurs. L’essentiel d’entre eux, soit 310 kg de truites, a fini le ventre en l’air. Quelque 35 kg d’œufs allaient tout prochainement être prélevés.

Pas de chance non plus pour les 8500 alevins qui s’ébattaient dans le canal protégé. Ils auraient dû être relâchés quelques jours plus tard, mais, comme leurs géniteurs, ils ont fini parmi les déchets carnés incinérés à Penthaz.

A ce jour, l’origine du déversement toxique n’est pas communiquée. «L’investigation est en cours. Pour des raisons de confidentialité liées à l’enquête, la DGE n’est pas en mesure de diffuser d’informations», écrit son directeur.

Didier Sandoz, LA côte