«Rasez Taoua…»
Jérôme Cachin
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La participation assez élevée montre un sursaut. Sans fracas, il exprime une réticence: le paysage lausannois n’est pas encore à ce point dévasté qu’il faille rester indifférent à une nouvelle tour, haute de 27 étages. C’est juste que Taoua n’a pas charmé Lausanne. Ni pour elle-même, ni pour la lignée de probables futures tours qu’elle a fait craindre.
Taoua valait moins par son allure que par son contenu. Elle a su faire converger des impératifs écologiques, sociaux et économiques, dans un paquet ficelé et défendu avec conviction. Ainsi, la défaite qu’enregistrent la municipalité, le PS et le PLR est loin de faire vaciller le landerneau politique. Dans une campagne où la personnalisation n’a guère eu sa place, les divers électorats se sont divisés.
Baignés de prospérité économique, les Lausannois ne craignent pas de voir une manne leur échapper. Au fond, quand des investisseurs peuvent miser une centaine de millions de francs sur l’avenir du Palais de Beaulieu, la forme architecturale est secondaire: il suffit juste qu’elle ne se détache pas dans le ciel.