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Se libérer de la violence, tel est le défi psychiatrique

Publié le 01.12.2017

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«L’inconscient ne se soucie pas de la raison. De quel idéal, de quelle éthique un hôpital psychiatrique, tel Marsens, s’inspire-t-il (La Liberté du 23.11)? Voilà le point névralgique. A l’enseigne des soins corporels et psychiques, l’hospitalisation ne doit pas être sadique. Torture, isolement, ceinturage, paralysie chimique, sont des traitements à bannir. Ce sont des actes visant à terrasser l’endiablé. La bonne attitude: l’adoption de la non-violence. Pas simple, mais supérieure.

Dans la psychanalyse, il y a de quoi subvertir la psychiatrie. Pour l’heure, c’est encore du gardiennage, composé de médicaments et de mise au pas; l’individu n’étant que corps, cerveau, rien de plus – démuni de parole et d’intériorité. La science matérialiste, objective, fût-elle psycho, en dit long. Cartésienne, elle occulte que nous sommes habités par des désirs et affects inconscients, ne laissant aucun de nos actes, pensées et paroles, hors de leur influence.

Comment se libérer de la folie, à commencer par la «normalité perverse» dont Orwell dénonce les méfaits? Force est de constater avec Foucault que les anciennes nouvelles formes de répression continuent à sévir. Elles chapeautent l’ordinaire psychiatrique, accrédité par des dispositifs politiques.

Aucune institution psychiatrique n’échappe à l’emprise qui vise à surveiller, isoler et punir, non sans catalyser ce qu’elle tente d’asservir. Les témoignages des praticiens de la «santé mentale» ne trompent pas. Ils font symptôme de collaboration. Affronter l’ennemi intérieur, tapi dans la violence, comme la psychanalyse nous y invite, c’est une affaire complexe, et dans tous les cas de figure.

Mario Cifali, Genève

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