Mme Keller-Sutter retient son souffle alors qu’ici gronde la tempête emportant les politiciens prometteurs. Moins on parle de ses liens avec le secteur privé, plus ses chances de remporter le Graal se renforcent. Elle gagne beaucoup d’argent en siégeant dans divers conseils d’administration. Elle est membre du comité de l’Union patronale avec comme partenaire l’Alliance des milieux économiques pour une prévention modérée (tabac et alimentation), consacrant la victoire du business sur le respect de la santé.

De plus, les produits fabriqués avec l’huile de palme produite en Malaisie sans respect pour la nature et mettant la santé des travailleurs en danger à cause de l’utilisation d’un produit pesticide – interdit dans 50 pays – ne semblent pas lui poser de problème de conscience (vu son récent vote aux Etats). La santé des consommateurs ou les difficultés des paysans suisses à écouler leur production de colza ne semblent pas la préoccuper. Elle siège pour 180 966 fr. annuels au conseil d’administration de la Bâloise Holding tout en présidant le comité de l’Association des commerces de détail qui réunit Manor, Aldi, Lidl, Conforama, Ikea et Hornbach.

Pour un ministre efficace dans la politique responsable face à l’urgence climatique et l’abandon des énergies fossiles, j’ai peur qu’il ne faille attendre un peu. Je me réjouis de connaître son avis sur l’initiative qui traite de la transparence du financement des partis. Les journalistes auront-ils le courage de questionner l’icône du PLR sur ses revenus annexes avant sa canonisation? Elire le 5 décembre une écologiste libre?

Jean Marzon, Cheyres