Une séance d’information destinée à la population aura lieu le 25 février. La conseillère d’Etat Anne-Claude Demierre, qui déclarait il y a peu que le canton de Fribourg était toujours à la recherche d’un lieu pour implanter un tel centre fédéral, confirme que cette quête a été fructueuse.

La Confédération a décidé d’acheter le bâtiment abritant l’institut, de même que le terrain de 16'000 m2 sur lequel il est implanté. Le propriétaire actuel, Beat Fasnacht, conservera la zone agricole adjacente, qu’il compte utiliser pour édifier un nouveau complexe destiné à abriter son programme d’intégration destiné aux jeunes rencontrant des difficultés d’intégration, notamment en raison de leur surpoids. Le futur centre d’accueil fédéral devrait ouvrir ses portes en 2017. «Il n’y aura quasiment pas d’aménagements à faire», apprécie Anne-Claude Demierre. «Tout est déjà prêt, les chambres pourraient presque être occupées aujourd’hui déjà.» La mission exacte du centre n’a pas encore été définie. Il pourrait accueillir des requérants au début de leur procédure d’asile, ou au contraire en passe d’être renvoyés.

L’objectif est de traiter les demandes en 140 jours maximum. Le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) a promis que le centre n’accueillera jamais plus de 300 personnes.

Le fait que la Confédération se portera acquéreur du site sous-entend que le centre d’accueil sera permanent. Plus de 40 places de travail devraient y être créées, d’après Anne-Claude Demierre: 20 pour l’administration et 20 pour la sécurité. C’est la Confédération qui attribuera les mandats. La société ORS, qui jouit d’une grande expérience dans le canton de Fribourg, est pressentie. Le centre fermera ses portes tous les soirs à 17h pour les rouvrir à 9h le lendemain matin. Les pensionnaires ne se conformant pas au règlement interne – pas d’alcool, pas de cigarettes, pas de téléphone portable – seront déplacés dans un centre fédéral destiné aux récalcitrants.

L’initiative de transformer la Gouglera en centre d’accueil est venue de la Direction de la santé et des affaires sociales (DSAS). Sous l’impulsion de la Confédération, les cantons romands avaient convenu d’accueillir chacun une infrastructure de ce type. Quatre sites entraient en ligne de compte à Fribourg, selon Anne-Claude Demierre. En termes de situation et d’infrastructure, la Gouglera constitue la meilleure solution à en croire la conseillère d’Etat. La préfecture et les communes ont été tenues au courant et une dernière séance d’information s’est encore déroulée lundi.

«Solution idéale»

Il est prévu que la Confédération verse à l’Etat de Fribourg une indemnité de 330'000 francs. Cette somme serait toutefois réservée à une mise à niveau des effectifs de la police, explique la conseillère d’Etat.

D’après Beat Fasnacht, la solution trouvée avec la Confédération est «absolument idéale». Les installations de la Gouglera sont, d’après lui, trop grandes pour son programme d’intégration destiné aux jeunes en difficulté. Grâce à la vente du bâtiment de l’institut, il obtiendra les moyens financiers nécessaires à la construction, sur le site, d’une nouvelle infrastructure répondant aux besoins du programme.

L’intention de Beat Fasnacht est de donner à ce dernier une orientation davantage axée sur l’exploitation agricole. Le patron de la Gouglera souligne aussi les synergies rendues possibles par le voisinage avec le futur centre d’accueil pour requérants. Ses occupants pourront continuer à utiliser la cuisine, la salle de gym et les ateliers abrités par le vaste complexe, qui offre aussi suffisamment de place pour accueillir des services administratifs (conseil juridique, traitement de dossiers). Les enfants des requérants pourront aussi être scolarisés à la Gouglera.

Tout ceci correspond, selon lui, à la philosophie des lieux. «Actuellement déjà, 70% des jeunes vivant ici sont issus de l’immigration», souligne-t-il. Depuis huit ans qu’il gère l’institut, celui- ci a vu défiler des pensionnaires issus de 26 nationalités différentes.