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«J’ai encore une carte à jouer cet été»

«J’ai encore une carte à jouer cet été»
«J’ai encore une carte à jouer cet été»
Publié le 18.06.2021

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Parole d’expert

Athlétisme. Durant toute ma carrière, j’ai été épargnée par les blessures. Seulement, à l’âge de 29 ans, j’ai eu ma première rencontre avec celle-ci lorsque mon dos a commencé à grincer et j’ai dû subir une injection. Et voici qu’en cette année 2021, saison des plus importantes avec ce rendez-vous olympique, la blessure s’est à nouveau invitée à la fête. Fin avril, mon corps, mon outil de travail, s’est manifesté et m’a mise à l’épreuve. Le verdict: rupture partielle du tendon d’Achille et avec elle, rupture partielle de mon rêve olympique.

Evidemment, pour un sportif, la blessure est le plus grand cauchemar. Il m’a donc fallu quelques jours pour assimiler l’information avant de pouvoir repartir au travail avec de nouvelles cartes en main. Très vite, j’ai compris que j’avais deux options: m’apitoyer sur mon sort et en subir les conséquences ou alors en ressortir le meilleur et être maîtresse de la situation.

Je pense que chaque individu est différent, mais chacun devrait se donner les moyens de choisir la deuxième option. En tout cas, c’est ce que j’ai fait. Je me suis donné les moyens de guérir tout en travaillant encore plus. De prendre chaque jour comme une nouvelle opportunité d’agir. De sortir quelque chose de positif de chaque journée tout en gardant le sourire, car je suis convaincue que rire libère de bonnes ondes dans notre corps et accélère la guérison. Le plus difficile est de voir ses collègues courir et performer quand toi tu es au stade du vélo ou de la course en apesanteur. Alors dans ces moments, je me suis répété que je ne pouvais pas faire plus et qu’actuellement, en l’état des choses, mon engagement était au plus haut.

Je sais que je ne veux avoir aucun regret et pour cela, la seule option possible est un investissement inconditionnel dans mon métier. Chaque individu, athlète ou non, sera une fois confronté à une situation similaire, une perte de contrôle, un chemin qui dévie. Chacun réagira différemment et cela est normal. Le plus important reste le sentiment personnel. Ai-je donné le maximum? Est-ce que je suis satisfaite de mon engagement et de mes décisions? Et si les réponses sont affirmatives, eh bien il n’y a pas de regret à avoir. Vous avez donné le maximum dans la situation présentée. Et les pièces du puzzle vont se remettre en place avec le temps, la conviction et la patience.

Je reste convaincue que j’ai encore une carte à jouer cet été et qu’un exploit n’est pas impossible. Mais le plus important dans cela est que je suis en accord avec chacune de mes décisions et que je ne regrette rien depuis l’accident. Evidemment, j’aurais préféré ne pas avoir de rupture partielle du tendon mais cela, je ne peux plus le contrôler. Quoi qu’il en soit, je serai heureuse et souriante sur la ligne de départ le 31 juillet 2021.»

Lea Sprunger

La Liberté, en collaboration avec Le Nouvelliste, Arcinfo, Le Quotidien jurassien et Le Journal du Jura, donne chaque semaine la parole à des experts romands qui se relaient pour partager leur vision du sport.

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