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Bulle l’emporte à Nova Friburgo

Une quinzaine de joueurs gruériens a traversé l’Atlantique pour aller disputer un match à Nova Friburgo. © Nicolas Maradan
Une quinzaine de joueurs gruériens a traversé l’Atlantique pour aller disputer un match à Nova Friburgo. © Nicolas Maradan
«Le but est que les Brésiliens puissent venir jouer à Fribourg l'année prochaine» Hervé Weissbaum
«Le but est que les Brésiliens puissent venir jouer à Fribourg l'année prochaine» Hervé Weissbaum

Nicolas Maradan, Nova Friburgo

Publié le 16.05.2018

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Sport » Le derby est inédit dans l’histoire du football américain fribourgeois. Dimanche soir, les Phénix de Bulle ont en effet affronté, et vaincu sur le score sans appel de 54 à 31, les Yétis de Nova Friburgo. «C’est une très belle victoire», savoure Hervé Weissbaum, président du club gruérien. C’est surtout l’aboutissement d’une idée vieille de trois ans: affronter en match amical une équipe de Nova Friburgo, cité brésilienne fondée par des immigrés suisses, dans le cadre du bicentenaire de la ville célébré cette semaine. En tout, une quinzaine d’athlètes ont fait le déplacement, facilement reconnaissables au sein de la délégation fribourgeoise présente en Amérique du Sud à la géométrie – plutôt carrée – de leurs épaules.

Même si, sur le terrain du quartier de Cascatinha, sur les hauteurs de Nova Friburgo, les sportifs ne portent pas le casque et les épaulières qui font généralement passer tout joueur de football américain pour un samouraï avide de combat. Car, pour l’occasion, Phénix et Yétis ont pratiqué une variante plus douce de leur sport, où les contacts sont généralement évités et les plaquages interdits. «Chaque joueur porte à la taille de petits drapeaux. Le but est d’arracher le drapeau de l’adversaire. C’est l’équivalent d’un plaquage», explique le Bullois Josuha Demicheli. «Il y a également moins de joueurs sur le terrain, cinq par équipe, contre onze pour le football américain traditionnel», complète Capucine Wicky, la seule femme de l’effectif.

Ambiance cordiale

Pour autant, les joueurs ne sont pas épargnés par quelques belles gamelles. «Alors, il est bon le gazon brésilien?», crie une voix au bord du terrain alors qu’un équipier finit sa course le nez dans l’herbe. Entre Fribourgeois et Brésiliens, l’ambiance est cordiale, pour ne pas dire fraternelle. Mais le jeu est engagé. «Nous ne sommes pas venus jusqu’ici pour perdre», grogne le banc gruérien alors que le terrain sombre peu à peu dans l’obscurité et que les Phénix sont malmenés par leurs rivaux. Les Helvètes finissent tout de même par l’emporter. «Il s’agit de notre première victoire internationale», jubile Hervé Weissbaum. Pas mauvais perdants, les Yétis gratifient le camp adverse de franches accolades. «Ils ont très bien joué», avoue Matheus Macario, entraîneur des Yétis.

Un engouement récent

Comme en Suisse, l’engouement pour le football américain est relativement récent au ­Brésil. «Mais cela commence à prendre de l’ampleur. Nous avons désormais deux championnats nationaux, une première et une deuxième division, avec des équipes professionnelles», relève Bernardo Scofano, venu spécialement de Rio de Janeiro, à plus de deux heures de route, pour jouer avec Nova Friburgo. Matheus Macario relativise: «Etant donné l’immense popularité du football dans notre pays, les autres sports, comme le nôtre, reçoivent peu de soutiens financiers, tant de la part des sponsors que des collectivités publiques».

Une coupe encombrante

Pour les Gruériens, reste désormais un problème de taille: comment ramener par avion la gigantesque coupe que les Brésiliens ont fait fabriquer spécialement pour l’occasion? «Honnêtement, je ne sais pas encore comment nous allons faire», sourit Hervé Weissbaum. Qui promet que l’histoire ne s’arrêtera pas là. «Le but est maintenant que les Brésiliens puissent venir jouer à Fribourg l’année prochaine», espère le président, heureux d’avoir trouvé dans les montagnes de Nova Friburgo de valeureux mais chaleureux adversaires.

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