La Liberté

Clooney offre le titre à Martin Fuchs

Le Zurichois et sa monture ont été les plus rapides hier dans le barrage du Grand Prix de Genève

Publié le 24.12.2019

Temps de lecture estimé : 9 minutes

Mon souvenir de 2019
Chaque journaliste de «La Liberté» a sélectionné pour vous un article qui l’a touché(e) cette année.


Mélanie Gobet
Rubrique Sports

«Après avoir vécu le CHI de Genève en tant que spectatrice depuis toute petite, puis comme bénévole dans les écuries, j’ai eu la chance de le vivre en tant que journaliste. Et la victoire de Martin Fuchs dans le Grand Prix était le point d’orgue du week-end. Surtout qu’il n’était pas prévu de faire un article sur l’épreuve, sauf en cas de victoire suisse. Une semaine avant le concours, lors de la conférence de presse, le cavalier avait assuré que son cheval était assez en forme pour remporter pour la première fois le Grand Prix et ils l’ont fait ! L’ambiance dans Palexpo et les larmes de joie du cavalier au moment de la remise des prix font partie de ces moments qui rendent le métier de journaliste sportif si particulier.»


» Cet article a été publié initialement le 16 décembre 2019

Saut d’obstacles » Le cheval de Martin Fuchs, Clooney 51, a prouvé une nouvelle fois sa capacité à se surpasser hier en offrant la victoire à son cavalier dans le Grand Prix de Genève. La paire suisse a décroché son premier titre dans un Majeur du grand chelem de saut d’obstacles, au terme d’un barrage de folie, face à dix concurrents redoutables.

Mais le Zurichois et sa monture ont été les plus rapides (38’’60), devançant de cinq centièmes seulement l’Anglais Scott Brash. Le Belge Jérôme Guéry complète le podium (39’’07) alors que le N°1 mondial Steve Guerdat termine cinquième, à 1’’07 du vainqueur, devant le jeune espoir neuchâtelois Bryan Balsiger (39’’66).

Difficile à monter

«Clooney c’est un phénomène», a rappelé le N°2 mondial, à chaud. Et pourtant, dans la première manche, même si le couple a signé un sans-faute, la monture est apparue un peu nerveuse, particulièrement à l’entrée du triple, qui a fait office de juge de paix pour de nombreux concurrents. «Durant les deux tours cette semaine il a été très calme, mais dans ce premier parcours il était difficile à monter», a concédé le vainqueur. Mais le hongre gris, très sensible, n’a plus de secret pour Martin Fuchs, qui le côtoie depuis six ans. «Je savais qu’il serait plus concentré dans le barrage, je l’ai laissé faire le travail.»

Et le Zurichois, qui avait déjà annoncé la couleur lors de la conférence de presse du concours il y a une semaine, ne s’est pas trompé. Alors qu’il n’avait jamais pu intégrer le top 5 dans cette épreuve reine, il a réalisé un nouvel exploit, quelques semaines après avoir remporté la manche de Coupe du monde à Lyon. «Cette année est incroyable», s’est-il réjoui. Avec cette victoire, le N°2 mondial s’approche encore un peu de son compatriote Steve Guerdat au classement mondial. «Mon but est de prendre la première place, si ce n’est pas le mois prochain, ce sera un autre», a-t-il glissé.

Le cheval de sa vie?

Même s’il est encore jeune, à seulement 27 ans, Martin Fuchs semble déjà avoir rencontré le cheval de sa vie ou du moins le premier d’une probable longue carrière. Propriété de Luigi Baleri, Clooney 51 avait pourtant subi une importante opération à la suite de coliques en avril 2018. Une malheureuse aventure sans conséquence puisque la paire a décroché l’argent aux mondiaux de Tryon en septembre dernier et qu’elle est montée sur le toit de l’Europe cet été à Rotterdam.

«Cette saison, quelque chose a changé, j’ai grandi avec lui», a confié le cavalier hier. En vue des Jeux olympiques de Tokyo 2020, le hongre de 13 ans sera laissé au repos lors des prochaines manches de Coupe du monde. Mais Martin Fuchs a déjà annoncé qu’ils tenteront de décrocher un doublé dans le grand chelem lors du Dutch Masters (Pays-Bas) au mois de mars.


Michel Sorg succédera à Andy Kistler

L’annonce du prochain changement à la tête de l’équipe de Suisse de saut d’obstacles s’est faite lors du CHI de Genève.

Après plus de six ans, Andy Kistler rendra son tablier de chef de l’équipe de Suisse de saut d’obstacles. Le Schwytzois mènera une dernière campagne cet été, aux JO de Tokyo 2020, avant de céder la place à Michel Sorg, a-t-on appris lors d’un point presse organisé par la Fédération suisse des sports équestres (FSSE) samedi au CHI de Genève. «J’ai vécu tant de beaux moments...» a déclaré un Kistler par-dessus tout «fier d’avoir contribué à bâtir une équipe». Mais aussi très reconnaissant d’avoir pu «vivre sur place les trois sacres de Steve Guerdat en Coupe du monde, la conquête du bronze aux européens d’Aix-la-Chapelle, synonyme de qualification pour les JO 2016 ainsi que le titre de Martin Fuchs aux derniers championnats d’Europe».

Kistler avait succédé fin avril 2014 à Urs Grünig, dont il était l’assistant. Cet ancien homme d’affaires, qui n’était pas issu du milieu équestre, a su s’imposer à ce poste qui demande beaucoup de diplomatie grâce à son sens du relationnel et sa personnalité chaleureuse. Le choix du lieu de l’annonce n’est sans doute pas anodin puisque Michel Sorg n’est autre que le sous-directeur du concours hippique. Le futur boss, 34 ans, notamment ancien présentateur à Teleclub Sports, avait été nommé fin 2018 chef du sport pour le saut à la FSSE. «Je suis heureux et, je m’en rends compte à l’instant, aussi très ému», a-t-il commencé en tentant de contenir ses sanglots.

«J’ai une chance folle, je n’aurais même jamais osé rêver d’occuper un jour cette fonction, a-t-il ajouté. Je dois beaucoup à Andy, qui est un manager incroyable. Et il en faut un à la tête d’une équipe de Suisse qui s’appuie sur des cavaliers incroyables, des chevaux incroyables et des propriétaires incroyables.» Bonne nouvelle pour Michel Sorg et le saut helvétique, Thomas Fuchs a accepté de rester entraîneur national. «C’est un privilège de pouvoir compter sur son expertise», a insisté Sorg qui demeurera sous-directeur du CHI, tout en diminuant son activité. «Les deux rôles sont compatibles», a-t-il assuré. ats


Un succès pour Steve Guerdat

Saut

Dimanche. Grand Prix, quatrième levée 2019 du Grand Chelem (S/A avec barrage/compte pour le classement mondial): 1. Martin Fuchs (SUI), Clooney, 0/38’’60. 2. Scott Brash (GBR), Hello Senator, 0/38’’65. 3. Jérôme Guéry (BEL), Quel Homme, 0/39’’07. 4. Marlon Modolo Zanotelli (BRA), Edgar M, 0/39’’11. 5. Steve Guerdat (SUI), Bianca, 0/39’’66. 6. Bryan Balsiger (SUI), Clouzot de Lassus, 0/39’’97. 7. Jos Verlooy (BEL), Igor, 0/40’’45. 8. Pieter Devos (BEL), Espoir, 4/37’’51. 9. Darragh Kenny (IRL), Balou du Reventon, 4/39’’54. 10. Mark McAuley (IRL), Vivaldi du Theil, 4/43’’74, tous en barrage.

Prix de la FECH (S/A au chronomètre/chevaux suisse de 7 et 8 ans): 1. Arnaud Martin (FRA), Galéa du Courte-Royer CH, 0/53’’41. 2. Barbara Schnieper (SUI), Othello vom Eigen CH, 0/55’’18. 3. Audrey Geiser (SUI), O’Hara ELS CH, 0/56’’49.

Samedi. Epreuve de combinaisons (S/A avec barrage/qualificatif pour le GP/compte pour le classement mondial): 1. Steve Guerdat (SUI), Venard de Cerisy, 0/29’’53. 2. Martin Fuchs (SUI), Silver Shine, 0/30’’48. 3. Marcus Ehning (GER), A la Carte, 0/31’’64. Puis: 6. Beat Mändli (SUI), Dsarie, 0/38’’03. 11. Bryan Balsiger (SUI), Dubai du Bois Pinchet, 4/32’’54, tous en barrage.

S/A au chronomètre (compte pour le classement mondial): 1. Rowan Willis (AUS), Blue Movie, 0/54’’56. 2. Roger-Yves Bost (FRA), Vladimir, 0/55’’29. Puis: 6. Beat Mändli (SUI), Vic des Cerisiers, 0/58’’93.

Grande Chasse (S/C, compte pour le classement mondial): 1. Werner Muff (SUI), Varennes d’Argonne, 61’’10 (0 seconde de pénalité). 2. Pedro Veniss (BRA), Sun Flower du Theil, 62’’69 (0). 3. Pius Schwizer (SUI), Balou Rubin, 64’’93 (4’’).

Grand Prix des Espoirs (S/A avec barrage/cavaliers M25/compte pour le classement mondial): 1. Coco Fath (USA), Exotik Sitte, 0/34’’89. 2. Kate Derwin (IRL), Deep Pockets, 0/35’’05. 3. Ken Balsiger (SUI), Héros du Roumaillard CH, 0/35’’32, tous en barrage.

Attelage

Grand Prix Coupe du monde (barème C en deux manches): 1. Boyd Exell (AUS) 150’’19 (4’’). 2. Glenn Geerts (BEL) 154’’55 (4’’). 3. Bram Chardon (NED) 160’’16 (16’’), tous en 2e manche. Puis: 5. Jérôme Voutaz (SUI) 174’’47 (8’’), en 1re manche.

Barème C avec barrage (qualificatif pour le GP): 1. Bram Chardon (NED) 301’’86 (8’’ de pénalité). 2. Boyd Exell (AUS), 308’’51 (12’’). 3. Benjamin Aillaud (FRA), 345’’54 (31’’), tous en barrage. Puis: 6. Jérôme Voutaz (SUI) 180’’12 (20’’), en 1re manche.

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