La Liberté

Jeremy Finello vise le top 30

Le Genevois de 26 ans ne demande qu’à progresser. Il sait ce qu’il doit travailler

valentin Schnorhk

Publié le 30.11.2018

Temps de lecture estimé : 4 minutes

Biathlon » Jeremy Finello est l’unique Romand présent en Coupe du monde de biathlon. Cinquante-cinquième du général l’an dernier, le Genevois ne demande qu’à progresser. En Suisse, il y a le ski alpin, le ski de fond, puis le saut à skis. Différentes manières d’appréhender et d’utiliser ses spatules, mais avec des possibilités évidentes de briller au plus haut niveau. Et puis, derrière tous ces sports de neige, il y a aussi le biathlon.

Adulée en France, oubliée en Suisse, la discipline n’est pas promise à un glorieux avenir dans nos contrées, à en croire Jeremy Finello. «Le réservoir n’est pas énorme, il s’agit d’une petite discipline, observe malgré lui le Genevois. Il y a certes quelques jeunes qui arrivent, mais je ne sais pas où se situe vraiment leur potentiel. C’est vrai que le biathlon a un peu de peine à prendre. En France, c’est plus facile, car il y a les meilleurs du monde. Peut-être que si Dario Cologna faisait du biathlon et non du ski de fond, l’intérêt serait plus important.»

Pas un ambassadeur

S’il se livre gentiment à l’analyse, Jeremy Finello s’occupe peu de cet état de fait. Il se concentre sur ses propres prestations, cela lui convient bien ainsi. Seul Romand engagé en Coupe du monde (Benjamin Weger, le meilleur représentant suisse, est Haut-Valaisan), il ne se voit pas pour autant dans un rôle d’ambassadeur. «Je ne suis pas assez fort pour cela, admet-il. J’essaie de faire mon sport du mieux possible. Mais pour parler au nom du biathlon, il faudrait que je fasse des podiums.» A 26 ans, Finello en est encore un peu loin.

Cela fait déjà plusieurs saisons qu’il skie sur les parcours de Coupe du monde. Mais les places dans les 30 premiers demeurent encore occasionnelles. Même s’il reste sur une saison 2017-2018 prometteuse: un 21e rang en poursuite au Grand-Bornand, ainsi qu’une 27e position en sprint à Oberhof. Au classement général, il a terminé au 55e rang et 44e en poursuite. Ce n’est pas du niveau de Weger, qui a déjà obtenu 4 podiums en Coupe du monde et appartient désormais au top 15 mondial, mais cela atteste de ses progrès, qui l’ont emmené aux JO de PyeongChang l’hiver dernier.

Dans la tête

Lucide, le Verniolan ne s’est pas fixé des objectifs inatteignables en vue de la saison qui commence ce week-end à Pokljuka, en Slovénie. «J’aimerais simplement être plus régulièrement dans les 30 premiers, dit-il prudemment. Je pense avoir les capacités de le faire, je dois maintenant le confirmer.» Que lui manque-t-il pour y parvenir? «Au niveau du tir, c’est sans doute dans la tête que cela se passe, hésite-t-il. J’ai parfois de la peine à analyser chaque situation. Et concernant le ski, je pense que les années m’aideront à mieux supporter les déplacements, ainsi qu’à bien récupérer après les courses.»

Pour Finello, les résultats parleront d’eux-mêmes. S’ils s’améliorent, cela signifiera qu’il est meilleur. La pression est relative. «J’aborde la saison dans un bon état d’esprit, confie-t-il. Je sors de deux courses de sélection à Lenzerheide qui se sont bien passées, avec un 9/10 et un 10/10 au tir. La préparation s’est déroulée comme d’habitude, je pense que je progresse. Mais, au fond, je n’ai pas de certitudes.»

Le biathlète du bout du lac devrait logiquement pointer assez loin des Martin Fourcade ou autre Johannes Thingnes Boe, qui dominent le sport depuis déjà quelque temps. Il laisse le globe de cristal à d’autres, se concentre sur les premiers mois de compétition dans le but d’arracher un billet pour les mondiaux qui auront lieu en mars à Ostersund, en Suède. Deux top 25 pourraient suffire. ats

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