La Liberté

Kambundji lancée comme jamais

Publié le 15.05.2018

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Athlétisme »  Deux bons premiers galops en Ligue de diamant et voici Mujinga Kambundji lancée comme jamais vers une saison que la Bernoise espère grandiose.

La recordwoman de Suisse du 100 m se dit elle-même étonnée par son début d’année. «Je suis moi-même surprise d’être allée si vite», assure la sprinteuse après son 100 m à Doha (11’’17) et son 200 m à Shanghai (22’’72), entourée par le gratin mondial. «Normalement, j’ai besoin de quelques courses pour me mettre en jambes. Mais, cette fois-ci, j’ai pu poursuivre sur la lancée de mes résultats en indoor (bronze aux mondiaux en salle sur 60 m, ndlr) et conserver ma bonne forme.»

Dans deux mois et demi, Kambundji s’attaquera aux championnats d’Europe à Berlin, pour lesquels elle nourrit de hautes ambitions dans les trois disciplines (100 et 200 m, relais 4x100 m). «Une place en finale serait un objectif réaliste, mais le but est une médaille», affirme-t-elle sans détour. C’est que la Bernoise a son bronze conquis en 2016 à Amsterdam à défendre… Mais, d’ici aux européens, Mujinga Kambundji ne compte pas faire de la figuration. Deux «chronos» l’obsèdent: elle entend faire passer le record de Suisse du 100 m sous les 11 secondes (actuellement 11’’07) et reprendre à Lea Sprunger le record national du 200 m (22’’38 établi par la Vaudoise en 2016).

Dire que la sprinteuse sort d’une année tumultueuse, et qu’elle a enfoncé la porte de 2018 avec deux changements d’entraîneur (l’Allemand Valerij Bauer remercié fin novembre et le Néerlandais Henk Kraaijenhof quelques mois plus tard) coup sur coup! Mais pas de quoi visiblement la perturber. «Il y a eu des turbulences ces derniers mois, concède-t-elle. Mais j’arrive à en faire abstraction en compétition.»

Trouvant finalement son compte, Kambundji a collaboré ensuite avec le tandem Jacques Cordey - Adrian Rothenbühler avant de rejoindre, en avril, le groupe de Rana Reider en Floride. L’Américain, basé la plupart du temps aux Pays-Bas, s’occupe notamment de la reine du sprint européen, la Néerlandaise Dafne Schippers, ou encore du double champion olympique du triple saut Christian Taylor.

Mais, là encore, le mode opératoire est surprenant, puisque Reider ne peut pas travailler au quotidien avec Kambundji sur la piste. Et puisque l’athlète de Köniz n’a aucunement l’intention de s’installer aux Pays-Bas, le coach envoie des plans d’entraînements à sa protégée, avec laquelle il essaie de communiquer régulièrement par téléphone, tandis que la sprinteuse requiert l’aide de Cordey, que Rothenbühler supervise le tout depuis Macolin, que Raphael Monachon, le coach du relais national, est également impliqué et que la Bernoise, elle, s’entraîne la plupart du temps seule et sans coach au Wank­dorf, à Lieberfeld ou à Macolin… «Je suis plutôt une bête de concours», rassure Kambundji en guise de conclusion. ATS

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