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L’occasion d’éviter les fortes chaleurs

Les JO 2021 de Tokyo au printemps plutôt qu’en été? L’idée fait son chemin et convainc de plus en plus

Le 23 juillet 2018 à Tokyo, il faisait près de 40 degrés. © Keystone-archives
Le 23 juillet 2018 à Tokyo, il faisait près de 40 degrés. © Keystone-archives
Publié le 28.03.2020

Temps de lecture estimé : 3 minutes

JO 2020 » A quelque chose malheur est bon? Le report à 2021 des Jeux olympiques de Tokyo pourrait donner aux organisateurs l’occasion de les reprogrammer plus tôt dans l’année et ainsi éviter le torride été japonais. En annonçant que les Jeux 2020 auraient lieu «après 2020 et au plus tard à l’été 2021» en raison de la pandémie de Covid-19, le Comité international olympique (CIO) a ouvert la porte à une reprogrammation des Jeux d’été… avant l’été. «Toutes les options sont sur la table, avant et pendant l’été 2021», a insisté le président du CIO, Thomas Bach.

Donnant ainsi aux organisateurs une occasion d’éviter ce qui était d’emblée pointé comme le principal écueil de Tokyo 2020: l’écrasante chaleur humide du Japon en juillet-août. La gouverneure de Tokyo, Yuriko Koike, semble avoir saisi la perche tendue: «Puisque nous sommes dans cette situation, une idée est de leur (les membres du CIO, ndlr) faire changer la date pour une période moins chaude», a-t-elle affirmé. Manière pour la capitale japonaise de récupérer les épreuves de marathon et de marche, déplacées à Sapporo, 800 km plus au nord, après le fiasco des mondiaux d’athlétisme dans la chaleur de Doha.

Une bonne nouvelle?

Le président du comité d’organisation Yoshiro Mori a d’ailleurs évoqué la possibilité de planifier les Jeux plus tôt dans l’année: «Si nous pouvions éviter la partie la plus chaude de l’été, ne serait-ce pas une bonne nouvelle?» demandait-il quelques minutes après l’annonce du report. Reste que d’éventuels Jeux de printemps poseraient de nombreux problèmes par rapport au calendrier sportif mondial, souligne Marcus Luer, dirigeant de la compagnie Total Sports Asia. «L’idée me plaît en général, avril-mai est une belle période au Japon, ça a du sens de ce point de vue», dit-il à l’AFP, tout en jugeant cette possibilité «trop compliquée» à cause des problèmes de calendrier.

Les Jeux entreraient ainsi en conflit, en premier lieu avec les ligues européennes de football, dont le dénouement a en général lieu fin mai-début juin. Mais aussi, en Amérique du Nord, avec les play-off de NBA, d’avril à juin. «Placer les Jeux olympiques au milieu de la saison va avoir un impact très fort sur toutes les compétitions et pourrait avoir un effet négatif sur le championnat du monde masculin en Egypte en janvier 2021 et même sur le handball aux Jeux olympiques», s’est inquiétée dans un communiqué la Fédération européenne de handball. Mais organiser les Jeux aux mêmes dates que d’habitude, de mi-juillet à début août, pose aussi des problèmes. Thomas Bach a ainsi comparé à un «puzzle» la réorganisation nécessaire du calendrier sportif.

De grosses dépenses

La grand-messe olympique ferait alors concurrence aux mondiaux de ses deux sports majeurs: l’athlétisme (du 6 au 15 août) et la natation (du 16 juillet au 1er août). Economiquement parlant, les organisateurs avaient prévu de grosses dépenses pour faire face à la chaleur: revêtements anti-chaleur sur le sol, brumisateurs et même neige artificielle. Un des rares postes qui permettraient de faire des économies, alors que Tokyo 2020 a déjà admis que le report coûterait très cher.

«Les dépenses supplémentaires seraient probablement moins importantes si les Jeux olympiques avaient lieu au printemps plutôt qu’en été», assure à l’AFP un responsable de fédération sportive sous couvert d’anonymat. D’autres fédérations poussent d’ailleurs pour un report plus tôt dans l’année, d’autant que les Jeux ont été reportés au nom de la santé des athlètes. ats

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