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La révolution du golf se poursuit

La deuxième année du circuit LIV commence aujourd’hui au Mexique. La formule a déjà fait mouche

Dustin Johnson a dominé la première édition du circuit LIV en 2022, synonyme de 36 millions de dollars de gains. © Keystone-archives
Dustin Johnson a dominé la première édition du circuit LIV en 2022, synonyme de 36 millions de dollars de gains. © Keystone-archives
Publié le 24.02.2023

Temps de lecture estimé : 4 minutes

Golf » Le schisme sans précédent qui secoue le golf mondial entre dans sa deuxième année: l’édition 2023 du circuit LIV commence aujourd’hui avec un tournoi d’ouverture sur le parcours de Mayakoba au Mexique doté de 25 millions de dollars et 48 joueurs de renom qui vivent très bien leur dissidence dorée.

Après une saison inaugurale avec huit tournois, le calendrier de la deuxième saison du circuit LIV en comprend 14 et a ajouté l’Espagne, l’Australie et Singapour comme destinations. Comme son nom le suggère (LIV pour 54 en chiffres romains), ce circuit concurrent du PGA nord-américain et financé par des fonds saoudiens, veut continuer à dépoussiérer le golf avec ses millions de dollars et ses tournois se disputant sur trois jours (et 54 trous), par équipes de quatre aux noms et aux couleurs flashy loin de l’ambiance parfois compassée des club-houses.

«Une nouvelle direction»

C’est sans doute l’une de ses têtes d’affiche, l’Américain Dustin Johnson, qui résume le mieux ce que représente ce circuit pour la discipline et ses participants. «Ma carrière sur le circuit PGA a été merveilleuse et je suis très fier de ce que j’ai accompli», a expliqué l’ancien No 1 mondial dans la série documentaire Full Swing diffusée sur la plateforme Netflix. «J’ai maintenant choisi de prendre une nouvelle direction dans ma vie et dans ma carrière. La décision de disputer ce circuit est venue de l’offre qui m’a été faite, à savoir jouer moins et gagner plus, c’est aussi simple que ça», a poursuivi le capitaine de l’équipe des 4 Aces qu’il forme avec ses compatriotes Patrick Reed, Pat Perez et Peter Uihlein.

Johnson (38 ans) a dominé la première édition en 2022, en remportant le classement individuel et par équipes, synonyme de 36 millions de dollars de gains. Ceci en plus des 100 millions de dollars, rapporte la presse spécialisée, qu’il aurait touchés pour rejoindre le circuit dissident. L’Australien Cameron Smith, désigné joueur de l’année PGA en 2022 après sa victoire au British Open, les Américains Brooks Koepka, Phil Mickelson ou encore Bubba Watson, l’Anglais Ian Poulter ont eux aussi répondu aux sirènes du LIV, même si cela ne leur permet plus de marquer des points au classement mondial.

Les parcours de Trump

Ils ont été rejoints cette saison par des joueurs de moindre renom comme le Néo-Zélandais Danny Lee et le Belge Thomas Pieters. L’Espagnol Jon Rahm, le Nord-Irlandais Rory McIlroy et l’Américain Tiger Woods continuent pour leur part de ne jurer que par le circuit PGA. Face à cet exode, le circuit PGA avait initialement fait pression sur les tournois du grand chelem afin qu’ils refusent les joueurs passés à l’ennemi. Mais, en décembre, le prestigieux Masters d’Augusta a décidé de conserver ses «critères actuels» pour permettre aux joueurs LIV de s’engager pour l’édition 2023. Le circuit nord-américain tente de contre-attaquer, en créant des «super-tournois» dotés de 20 millions de dollars et en portant la dotation du Players Championship à 25 millions de dollars.

Mais à entendre son patron, la légende australienne Greg Norman, le LIV Golf, dont trois étapes se disputeront sur des parcours appartenant à l’ancien président américain Donald Trump, a déjà fait mouche. «Le format de notre championnat a déjà commencé à attirer de nouvelles audiences», a assuré celui qui, joueur, était surnommé «The Great White Shark» (le grand requin blanc). Le circuit LIV a encore des défis à relever: pour nombre de ses critiques, il reste un instrument de la diplomatie du sport de l’Arabie saoudite pour faire oublier son bilan en matière de droits humains. Et s’il a enfin trouvé un diffuseur aux Etats-Unis, le groupe audiovisuel The CW Network, son exposition médiatique reste limitée.

ats/AFP

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