Une année riche en satisfactions pour Robin Godel
Avec l’équipe de Suisse, Robin Godel a décroché un ticket pour les JO 2024. Point fort d’une belle saison
Patricia Morand
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Hippisme » L’équipe de Suisse de complet a ramené des mondiaux de Pratoni del Vivaro, près de Rome, la place quota pour les Jeux olympiques de Paris 2024 qu’elle espérait. Mais ce n’était pas gagné d’avance.
Comme l’a remarqué Alban Poudret, le patron du mensuel spécialisé Le Cavalier romand, la délégation helvétique n’a découvert que le samedi, le jour du cross, qu’il n’y avait pas six, mais bien sept sésames à gagner pour le prochain rendez-vous aux anneaux. Robin Godel et ses coéquipiers ont perdu un rang lors du saut dominical et final, suffisant pour atteindre leur objectif. Un soulagement.
«Le ticket olympique, c’est bien pour l’équipe. Mais en individuel, je visais un peu plus»
Robin Godel
En selle de Grandeur de Lully, le Broyard de 24 ans a terminé au 15e rang – sur 90 participants – du classement individuel, à un demi-point du meilleur Suisse, Felix Vogg, 14e. «Le ticket olympique, c’est bien pour l’équipe. Mais en individuel, je visais un peu plus», annonce Robin Godel, de retour depuis lundi dans ses quartiers à l’Institut équestre national d’Avenches. «Le terrain était assez difficile pour Grandeur. Je pense surtout au dénivelé du cross… Grandeur n’a pas énormément de sang. Je l’ai économisé. Il y avait deux grosses montées au début et c’était important de le laisser respirer. Je n’ai jamais récupéré le temps perdu. Nous avons donc écopé d’une pénalité.»
Pas de risques en saut
La compétition avait bien commencé pour le champion de Suisse de la spécialité. «En dressage, nous avons été dans les points toute la saison. C’était pareil lors de ces mondiaux.» A la lutte avec les meilleurs après la première épreuve du triptyque qui compose le concours complet, Robin Godel s’est retrouvé au 23e rang au terme du cross. «Le parcours du saut était très technique. Il a posé des problèmes à tout le monde.» Certains, dont l’Allemand Michael Jung qui semblait intouchable après le cross et qui a fait deux fautes, ont souffert. Et la Britannique Yasmin Ingham (25 ans) a enlevé le titre planétaire au nez et à la barbe des favoris. «Je m’en suis sorti avec une barre», souligne le Broyard qui n’a pas pris le moindre risque pour le bien de l’équipe.
«Il n’y a pratiquement aucun concours où je n’ai pas gagné une épreuve»
Robin Godel
Robin Godel disputera un dernier complet la semaine prochaine en France: une épreuve 3 étoiles long avec ses deux montures de huit ans (Big Diamond et Damaso) qui lui avaient valu bien des satisfactions à Lausanne et une de niveau plus élevé (4* long) avec Dealer de la Bride afin de décrocher une place pour les Européens 2023. L’heure sera ensuite au bilan. «Je n’avais jamais obtenu autant de victoires (cinq sur la scène internationale selon les statistiques de la FEI, ndlr). Il n’y a pratiquement aucun concours où je n’ai pas gagné une épreuve», apprécie le Broyard. «Objectif atteint!»
Dans deux ans aux Jeux olympiques, toutes les compétitions équestres se dérouleront dans le parc de Versailles. Une première. Robin Godel doit encore être sélectionné dans l’équipe de Suisse – la décision finale sera prise un mois avant le rendez-vous – mais il a un autre objectif d’ici là: qualifier plusieurs chevaux afin d’avoir le choix des atouts. «Grandeur aura 16 ans en 2024. C’est un âge qui convient encore pour des compétitions de ce niveau. Mais tout est possible. J’ai aussi qualifié Global, grâce à ma victoire en Pologne (en juin dernier, ndlr), et j’espère faire de même avec Dealer de la Bride la semaine prochaine en France.»
Le Broyard a du pain sur la planche mais ne manque pas d’énergie. «J’ai des chevaux d’avenir. Je suis sur la bonne voie. C’est important que des propriétaires me soutiennent», apprécie-t-il. Robin Godel sait où il va.