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Ackermann sous le déluge

Giro: l’Allemand a remporté au sprint une 5e étape raccourcie en raison de la pluie

Durant le Tour d’Italie, le coureur professionnel d’Estavayer-le-Lac de l’équipe Dimension Data Danilo Wyss raconte son Giro aux lecteurs de La Liberté
Durant le Tour d’Italie, le coureur professionnel d’Estavayer-le-Lac de l’équipe Dimension Data Danilo Wyss raconte son Giro aux lecteurs de La Liberté
Publié le 16.05.2019

Temps de lecture estimé : 6 minutes

Cyclisme » Le champion d’Allemagne Pascal Ackermann (Bora) a remporté au sprint, à Terracina, la 5e étape du Tour d’Italie. Sous une pluie diluvienne, il a fêté son deuxième succès depuis le départ. Le Slovène Primoz Roglic (Jumbo-Visma) a pour sa part gardé le maillot rose de leader dans cette étape de 140 kilomètres, dont les neuf derniers ont été supprimés en raison des conditions météo.

En accord avec le jury

Pascal Ackermann a devancé d’une demi-roue le Colombien Fernando Gaviria, trois jours après son premier succès. Le Français Arnaud Démare a pris la troisième place de ce sprint sur une chaussée détrempée. Ackermann, qui participe à son premier Giro, est âgé de 25 ans. A Terracina, il a enlevé son cinquième succès depuis le début de la saison.

L’étape a été courue sous la pluie tout au long des 140 kilomètres. Le Belge Louis Vervaeke, rescapé d’une échappée lancée dès les premiers instants, a été repris à 23 kilomètres de l’arrivée. Les temps pour le classement général ont été pris au premier passage sur la ligne d’arrivée, à 9,2 kilomètres de l’arrivée prévue initialement. La direction de course, en accord avec le jury des commissaires, a pris la décision de raccourcir le parcours en tenant compte des conditions météo.

Terrible pour Dumoulin

Le Néerlandais Tom Dumoulin, le genou gauche entaillé par sa chute de la veille, a renoncé à poursuivre le Giro après avoir fait un dernier essai au départ de Frascati. «A l’échauffement, cela allait encore. Mais, quand je me suis mis en danseuse, mon genou m’a fait vraiment mal. J’ai essayé en position assise, mais ça n’allait pas non plus», a expliqué Dumoulin.

Le Néerlandais a accusé le coup: «Pour moi, c’est terrible. Des mois et des semaines de préparation pour ce Giro et, en un instant, c’est fini. Je ne sais pas à quel point la blessure est grave. Nous savons seulement que rien n’est cassé et que le genou sera probablement enflé pendant quelques jours.» Pris dans la même chute collective, Daniel Navarro a également quitté le Tour d’Italie. Le coureur espagnol de 35 ans, membre de l’équipe Katusha-Alpecin, s’est cassé la clavicule ainsi que trois côtes qui ont perforé ses poumons.

Aujourd’hui, la 6e étape, la plus méridionale et l’une des plus longues de l’épreuve (238 km), relie Cassino à San Giovanni Rotondo, du Latium aux Pouilles en passant par la Campanie. Le parcours, ondulé mais roulant, se conclut par la montée de Coppa Casarinelle (15 km à 4,4%), à 18 kilomètres de l’arrivée, et un final en faux plat montant. ats

Résultats

102e Tour d’Italie (Giro). 5e étape, Frascati - Terracina (140 km): 1. Pascal Ackermann (GER/Bora) 3h15’44. 2. Fernando Gaviria (COL). 3. Arnaud Démare (FRA). 4. Caleb Ewan (AUS). 5. Matteo Moschetti (ITA). 6. Ryan Gibbons (RSA). 7. Paolo Simion (ITA). 8. Jenthe Biermans (BEL). 9. Giovanni Lonardi (ITA). 10. Manuel Belletti (ITA). Puis: 19. Elia Viviani (ITA). 49. Vincenzo Nibali (ITA). 61. Primoz Roglic (SLO). 67. Reto Hollenstein (SUI). 75. Simon Yates (GBR). 109. Danilo Wyss (SUI). 120. Tom Bohli (SUI), tous même temps. 171 coureurs au départ, 169 classés.

Classement général: 1. Roglic (Jumbo-Visma) 19h35’04. 2. Yates à 0’35. 3. Nibali à 0’39. 4. Miguel Angel Lopez (COL) à 0’44. 5. Diego Ulissi (ITA), m.t. 6. Rafal Majka (POL) à 0’49. 7. Bauke Mollema (NED) à 0’55. 8. Damiano Caruso (ITA) à 0’56. 9. Bob Jungels (LUX) à 1’02. 10. Davide Formolo (ITA) à 1’06. Puis: 19. Ackermann à 1’37. 85. Wyss à 7’53. 88. Hollenstein à 8’04. 167. Bohli à 36’28.


Le Giro de Danilo

«Le peloton est l’occasion de tisser des liens»

Le travail du peloton est caractéristique des premières semaines des grands tours. De l’extérieur, le public peut avoir l’impression qu’il ne s’y passe pas grand-chose, mais ce n’est pas le cas. Prenons l’étape de mardi par exemple. Nous avons eu deux rythmes bien différents. Sur les 235 km, la première partie a été plutôt tranquille. Vent de face, trois coureurs échappés, dans le peloton, nous discutions. C’est un peu le moment durant lequel on se retrouve. Forcément, en plus de dix ans sur le circuit professionnel, j’ai évolué avec plein de monde. Ces débuts d’étape sont aussi l’occasion de tisser des liens.

Par contre, une fois arrivés dans les cent derniers kilomètres, c’est une autre histoire. Ce d’autant plus lors d’une étape que nous savions technique. Dans ce genre de cas, tout le monde veut se glisser à l’avant pour se protéger. C’est une vraie guerre de position, nous devons nous battre à chaque virage. Cela peut même créer des chutes, comme cela a été le cas mardi. Rouler en peloton se travaille à l’expérience. Il faut savoir analyser la situation à chaque instant. Mon rôle dans le peloton a passablement changé. Quand j’étais avec la BMC, nous étions regroupés autour du leader pour le protéger et l’aiguiller, un peu comme le font les Jumbo-Visma avec Primoz Roglic ces jours. Avec Dimension Data, c’est différent. Je reste beaucoup avec Ben O’Connor qui est notre coureur pour le classement général, alors que l’équipe a également des envies de victoire d’étapes. Nous sommes un peu plus éparpillés. Ainsi, mardi, après la chute massive, Ben est reparti avec mon vélo, car j’étais le premier là pour l’aider.

Cette première semaine est plus dure nerveusement que physiquement. Mais d’ici la montagne, il y aura moins de monde au sein du peloton, les sprinters auront eu leurs arrivées et ce sera plus tranquille… enfin, sauf les dénivelés.

Danilo Wyss

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