La Liberté

Dillier attendu au tourant

Le Suisse, 2e de Paris-Roubaix en 2018, sait que ce sera dur de faire aussi bien demain

Silvan Dillier : « J’essaie d’être meilleur chaque jour pour pouvoir rééditer ce genre de course ou encore mieux la boucler en ma faveur. » © Keysonte-Archives
Silvan Dillier : « J’essaie d’être meilleur chaque jour pour pouvoir rééditer ce genre de course ou encore mieux la boucler en ma faveur. » © Keysonte-Archives

Serge Henneberg

Publié le 13.04.2019

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Cyclisme » Il y a une année, Silvan Dillier avait bluffé son monde avec un 2e rang à Paris-Roubaix. L’Argovien revient demain sur le lieu de son «forfait». Mais il sait qu’il sera à peine envisageable de répéter l’exploit, qui jusque-là constitue le meilleur résultat de sa carrière. Naturellement, Dillier repense souvent et avec plaisir à ce qu’il nomme la «course parfaite». Le coureur de l’équipe AG2R avait passé 210 des 257 km en tête de la course. A la fin, il avait joué la victoire à la pédale face au champion du monde Peter Sagan dans le légendaire vélodrome de Roubaix.

Dillier n’a malheureusement pas réussi le grand coup dans la plus prestigieuse course d’un jour à côté du championnat du monde. Il n’avait eu aucune chance au sprint contre la puissance du champion slovaque. En jetant un regard en arrière, Dillier s’est senti pourtant comme un vainqueur mais à côté des émotions il lui restait surtout des douleurs lancinantes et des ampoules dans les mains.

Des pavés sur 55 km

Depuis son exploit dans l’enfer du Nord, Dillier n’a plus réussi un aussi bon classement. Il en est conscient: «Même si ce fut le meilleur résultat de ma carrière, je ne me repose pas là-dessus. J’essaie d’être meilleur chaque jour pour pouvoir rééditer ce genre de course ou, encore mieux, la boucler en ma faveur.»

Ce n’était pourtant pas évident pour Dillier d’apprivoiser cette classique qui propose 55 km de pavés, répartis sur 29 secteurs. «Jusqu’à l’an dernier, je haïssais cette course», relève l’Argovien. Avant son raid spectaculaire, il n’avait disputé l’épreuve qu’une fois en juniors et une fois sous les couleurs de BMC. Et même en 2018, il ne s’était retrouvé au départ que par la grâce d’un forfait de dernière minute d’un équipier.

Le leader c’est Naesen

Cette année, il est évident que Dillier sera au départ du troisième des cinq Monuments du cyclisme (Milan-San Remo, Tour des Flandres, Paris-Roubaix, Liège-Bastogne-Liège et le Tour de Lombardie) au calendrier. Il ne sera pourtant pas leader unique au sein de la formation de Vincent Lavenu. Ce rôle incombera au Belge Oliver Naesen, déjà deuxième cette année à Milan-San Remo, troisième à Gand-Wevelgem et 7e aux Flandres.

L’Argovien s’accommode sans broncher de cette hiérarchie: «Oliver est actuellement dans une forme de dingue, il est clairement notre N°1. Je pourrai certainement bénéficier de ma liberté. Mais à la fin, si nous nous retrouvions les deux dans le groupe de tête, je bosserai pour lui et refreinerai mes propres ambitions.»

Comme l’an dernier, lorsqu’une fracture du doigt l’avait gêné, Dillier ne tient pas la forme optimale ce printemps. Mais il ne sait pas pourquoi il ne tourne pas mieux. Son meilleur résultat jusque-là est un 14e rang aux Strade Bianche. «L’an dernier, la forme ou l’absence de forme ne constituait pas un obstacle pour une grande performance. Cela sera pareil cette année», analyse Dillier. ats

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11