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«Je dois croire en mes chances»

Le Suisse Stefan Küng (29 ans) espère pouvoir briller lors du Tour des Flandres et lors de Paris-Roubaix

Stefan Küng: «Il peut toujours se passer beaucoup de choses dans une course.» © Keystone-archives
Stefan Küng: «Il peut toujours se passer beaucoup de choses dans une course.» © Keystone-archives

Valentin Oetterli

Publié le 31.03.2023

Temps de lecture estimé : 5 minutes

Cyclisme » La forme de Stefan Küng avant les classiques du printemps est bonne. Le Thurgovien de 29 ans de l’équipe française Groupama-FDJ espère pouvoir renouer avec ses performances de l’année dernière lors du Tour des Flandres ce dimanche et de Paris-Roubaix une semaine plus tard.

En 2022, vous avez terminé 5e dans les Flandres et ensuite 3e à Roubaix. Qu’est-ce qui vous fait espérer répéter ça cette année?

Stefan Küng: La constance affichée le printemps dernier a été clairement un pas en avant. Cela donne confiance en soi de savoir que si tu as mal dans une course difficile, c’est aussi valable pour les autres coureurs. On sait désormais par expérience personnelle ce qui est possible. C’est pourquoi les exigences ont augmenté.

Ces derniers jours, vous avez participé à trois courses d’un jour en Belgique en guise de préparation au Tour des Flandres. Où en est votre forme?

Lors de l’E3 Classic Harelbeke, je me suis très bien senti.

Vous avez terminé 6e, mais lorsque Wout van Aert, Mathieu van der Poel et Tadej Pogacar ont attaqué bien avant l’arrivée, vous n’avez pas pu suivre.

Je n’étais pas idéalement placé et je ne l’ai pas vu. Il est difficile de dire si j’aurais pu les suivre. Après j’ai fait partie du premier groupe de poursuivants.

Vous vous trouviez également dans le deuxième groupe mercredi lors d’A Travers les Flandres. Vous avez franchi la ligne d’arrivée à la 23e place et en même temps que le 2e. Mais trois jours plus tôt, à Gand-Wevelgem, vous n’étiez pas du tout à l’aise, alors que vous êtes habituellement bon dans des conditions humides et froides.

Oui, j’aime généralement quand les conditions sont difficiles de A à Z. Je m’en sors souvent mieux que d’autres coureurs dans de telles conditions, mais pas cette fois.

Que s’est-il passé?

Très tôt, j’ai eu une sensation d’engourdissement dans les mains et les pieds. Après 120 km, je suis allé changer de gants et de vêtements. A ce moment-là, j’avais du mal à passer les vitesses correctement. Avec le changement de vitesse électronique, il suffit d’appuyer sur un petit bouton, mais je ne le trouvais pas du tout. Mes doigts étaient tellement engourdis que plus rien ne fonctionnait.

Avez-vous finalement trouvé une explication?

C’est drôle, car j’ai déjà gagné des étapes du Tour de Romandie lorsqu’il neigeait. Il faisait également froid aux championnats du monde 2019 dans le Yorkshire (lorsque Küng a remporté le bronze, ndlr). Mais dimanche dernier, mon corps m’a pour une fois dit: «Pas aujourd’hui mon pote.» Je dois l’accepter. Nous ne sommes pas des machines, même si on en donne parfois l’impression.

Pourquoi n’avez-vous pas abandonné?

Même si tu abandonnes, tu dois quand même franchir la ligne d’arrivée d’une manière ou d’une autre. Quand tu montes dans la voiture d’assistance, tu ne sais pas si tes vêtements vont arriver. Mais tu es complètement mouillé, le risque de tomber malade est donc plus grand. De plus, il y avait encore quelques coéquipiers dans mon groupe. Aller jusqu’à l’arrivée était probablement le moyen le plus rapide de prendre une bonne douche.

Vous vous dites aussi que si vous devez passer une aussi mauvaise journée, il vaut mieux que ce soit lors d’une course de préparation plutôt que lors de l’un de vos grands objectifs?

D’un côté, on se demande comment on en est arrivé là. Est-ce que j’ai fait des erreurs? Que dois-je faire différemment la prochaine fois pour que cela ne se reproduise plus? Cela n’aurait simplement pas dû être le cas. D’un autre côté, la forme est bonne. Deux jours plus tôt à Harelbeke, j’avais de bonnes jambes. C’est pourquoi j’ai fait une croix dessus. Je préfère vivre une telle journée à Gand-Wevelgem plutôt qu’au Tour des Flandres ou sur Paris-Roubaix.

Actuellement, quelques coureurs marquent le cyclisme de leur empreinte. Quelle tactique faut-il adopter pour rester avec Pogacar, van Aert et van der Poel, et encore plus pour les battre à la fin?

Il n’y a pas de secret sur le Tour des Flandres. C’est une course très physique, une lutte d’usure, où les coureurs les plus forts se disputent toujours la victoire. Si l’on prend Harelbeke, les coureurs cités sont les figures dominantes du cyclisme. Il est très difficile de les battre. Mais cela s’est déjà produit par le passé, lorsque ces coureurs s’appelaient simplement Fabian Cancellara et Tom Boonen.

Cela signifie que vous croyez quand même en vos chances?

En tant que coureur, je dois toujours croire en mes chances. Il peut toujours se passer beaucoup de choses dans une course. Selon la situation, même quelqu’un qui n’était pas le plus fort physiquement ce jour-là peut gagner. Il y a beaucoup d’athlètes, même dans d’autres sports, qui peuvent dire ce que c’est que de courir contre les coureurs les plus dominants de leur époque. Je regarde souvent le ski. Tu vois les meilleurs lors de la deuxième manche et tout le monde se tient au niveau du chrono. Mais Marco Odermatt débarque et met deux secondes à tout le monde. Les autres coureurs se retrouvent alors comme des écoliers. Tu ne peux alors que hocher la tête en signe d’approbation et les féliciter. En tant que sportif, tu dois être capable d’accepter que quelqu’un soit plus fort que toi. ats

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