Tour d’Italie » En démonstration sur les routes du Tour de Romandie, Primoz Roglic rêve maintenant de briller dans les grands tours. Il sera l’un des favoris du Giro, qui débute aujourd’hui par un contre-la-montre à Bologne. Le Slovène devra se méfier particulièrement de Tom Dumoulin, Vincenzo Nibali et Simon Yates.

Roglic n’a pas pu se retenir sur les routes romandes. Alors qu’il devait reprendre en douceur après une coupure de cinq semaines, le Slovène s’est battu de la première à la dernière minute pour assurer son succès dans une épreuve qu’il adore. Peut-être s’est-il découvert trop tôt? Il sera en tout cas attendu sur les routes italiennes pour le quatrième grand tour de sa carrière. Jusque-là, il a toujours remporté une étape dans ces courses. Ce poids plume (65 kg) s’est imposé sur un contre-la-montre du Giro en 2016 à Chianti, en 2017 il fut le grand triomphateur du Galibier pour s’imposer à Serre Chevalier sur le Tour de France, et l’an dernier il avait gagné à Laruns, dans les Pyrénées, sur la grande boucle.

«Je m’attends à beaucoup de sa part. L’an dernier, il m’avait défié sur le Tour et c’était la première fois qu’il courait pour le classement général», relève le Néerlandais Tom Dumoulin, vainqueur du Tour d’Italie 2017. Nibali a aussi constaté que l’ancien sauteur à skis est l’auteur, jusqu’ici, d’une superbe saison avec trois victoires dans trois épreuves d’une semaine. Mais le Sicilien, vainqueur du Giro en 2013 et 2016, estime que ses rivaux potentiels présenteront tous des faiblesses dans la troisième semaine, quand il s’agira d’affronter les grandes étapes de montagne.

Comme à son habitude, le Tour d’Italie offrira un parcours truffé de difficultés. Le point d’orgue sera certainement cette 16e étape entre Lovere et Ponte di Legno avec les franchissements des mythiques cols du Gavia (2618 m) et du Mortirolo (1854 m). Les organisateurs sont revenus à une ancienne habitude avec huit étapes à plus de 220 km. Est-ce vraiment la meilleure solution pour se préserver de dérives coupables?

La course comprendra en outre trois contre-la-montre individuels, dont un en ouverture à Bologne et un autre pour conclure la course à Vérone. Le troisième aura pour cadre la République de Saint-Marin et un profil très escarpé. Le Val d’Aoste ne sera pas oublié avec une étape entre Saint-Vincent et Courmayeur avec la Verrogne et le col Saint-Charles.

Tom Bohli en rose?

Les 176 coureurs au départ devront disputer 21 étapes, dont neuf de montagne et très peu de secteurs pour les sprinters. Seuls trois coureurs suisses seront au départ de ce Giro en Emilie: Danilo Wyss (Dimension Data), Reto Hollenstein (Katusha-Alpecin) et Tom Bohli (UAE Emirates).

La 1re étape sous la forme d’un contre-la-montre de 8,2 km pourrait permettre à Tom Bohli de se mettre en évidence. Le Saint-Gallois, déjà battu à deux reprises pour une seconde dans les prologues du Tour de Romandie, pourrait se mêler à la course au premier maillot rose. ATS

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Le Giro de Danilo

«Passer quelques jours au chaud»

Cela ne fait que six jours que ma dernière course est terminée et je vais déjà repartir trois semaines sur le vélo. Malheureusement, je suis sorti du Tour de Romandie avec un vilain refroidissement que je devrai certainement me coltiner encore quelques jours. J’ai bien profité de mes quelques jours à la maison pour passer du temps avec ma famille, rester au calme et… soigner cette saleté de crève. Il va bien falloir, car dès aujourd’hui, c’est le Giro qui commence!

Je suis arrivé mercredi déjà à Bologne où se déroule le prologue. Je me réjouis d’affronter mon onzième grand tour. Je devrai certainement passer quelques jours dans le peloton, au chaud, afin de me remettre totalement…

Pour vous expliquer un peu comment cela se passe, nous nous sommes retrouvés mercredi soir toute l’équipe. Le lendemain, jeudi, était censé être une journée dévolue à la reconnaissance du parcours du prologue. Comme je ne tiens pas la grande forme, je suis parti de l’hôtel et j’ai fait 1 h 15 de vélo de mon côté. Maintenant cela va un peu mieux, j’ai pu faire la reconnaissance avec mes collègues hier.

Le Giro a véritablement commencé jeudi soir avec la présentation des équipes. C’est impressionnant de se retrouver sur cette grande scène devant plus de 8000 personnes. Les tifosi réservent toujours un accueil chaleureux à tous les coureurs. Si le Tour d’Italie a ce côté unique, c’est en grande partie grâce à eux. Ce sera par contre moins sympa de se retrouver dans les gros dénivelés de la troisième semaine de course, heureusement, les supporters italiens seront toujours là pour nous encourager. Cette fois, par contre, la fatigue sera beaucoup plus présente. Les organisateurs italiens aiment préparer des étapes très longues et très difficiles. Nous avons huit étapes de plus de 200 km au programme. Il faudra être prêt! Danilo Wyss

Durant le Tour d’Italie, le coureur professionnel d’Estavayer-le-Lac de l’équipe Dimension Data raconte son Giro aux lecteurs de La Liberté