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Le vélo utilisé comme outil de promotion

Publié le 01.02.2023

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Cyclisme » L’Arabie saoudite organise son Tour cette semaine. Un moyen de diversifier son économie.

Cristiano Ronaldo est arrivé en Arabie saoudite? Le cyclisme aussi. Avec le Saudi Tour, le royaume ultra conservateur mise, comme d’autres pays du golfe Persique, sur le vélo pour diversifier son économie et lisser son image avec des moyens colossaux.

Organisé cette semaine dans la région d’Al-Ula, dédale spectaculaire de canyons et de pitons rocheux au nord-ouest du pays, le Saudi Tour ouvre la trilogie des courses par étapes dans le Golfe qui se poursuivra en février avec le Tour d’Oman et l’UAE Tour aux Emirats arabes unis.

Autour d’Al-Ula, dans une région grande comme la Belgique, il y a des sites archéologiques classés au Patrimoine mondial de l’Unesco comme Hégra, le «Petra saoudien», des dromadaires qui gambadent, beaucoup de sable et très peu de public.

Le plateau de cette course de troisième niveau est également modeste avec, comme têtes de gondole, le sprinter néerlandais Dylan Groenewegen, vainqueur de cinq étapes du Tour de France, et le vétéran allemand John Degenkolb, lauréat de Paris-Roubaix et Milan-San Remo, exhibés comme des demi-dieux à toutes les présentations. Lundi, pour la première étape inévitablement remportée par Groenewegen, ils n’étaient que quelques dizaines de badauds, dont quelques femmes, à s’agglutiner autour de la ligne d’arrivée tracée dans l’oasis de Khaybar.

L’essentiel est ailleurs: la course s’inscrit dans une stratégie globale, partagée par plusieurs Etats voisins, qui, sous le regard souvent critique de l’Occident, ont fait du sport un vecteur de soft power et de diversification de leur économie fondée sur les énergies fossiles.

Elle se concrétise par le recrutement de stars de foot comme Ronaldo, l’investissement dans des équipes et l’organisation de grands événements comme la Coupe du monde au Qatar, en attendant peut-être un jour les Jeux olympiques. Le cyclisme n’est pas en reste. Outre les courses, trois des 18 équipes du World Tour ont désormais un pays du Golfe comme partenaire majeur: la puissante Team UAE de Tadej Pogacar, double vainqueur du Tour, Bahrain-Victorious, et… Al-Ula qui a porté son investissement à hauteur de sept millions de dollars par an pour devenir cosponsor titre de l’équipe australienne Jayco (ex-BikeExchange).

«Cela fait partie de notre stratégie consistant à faire d’Al-Ula la capitale du cyclisme en Arabie saoudite voire au Moyen-Orient», explique Philip Jones, en charge de la destination pour la Royal Commission for Al-Ula (RCU), créée en 2017. ats

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