La Liberté

Les vélos passés aux rayons X

Publié le 22.03.2018

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Cyclisme »  La fraude technologique deviendra presque impossible dès ces prochains jours. L’Union cycliste internationale (UCI) a élaboré une remorque spéciale qui permettra de passer les vélos aux rayons X dès l’arrivée de la course.

Jusqu’à aujourd’hui, deux cas de fraude ont été révélés au grand jour: une cyclocrosswoman belge aux championnats du monde juniors 2016 – six ans de suspension – et un amateur français. Mais les nombreuses vidéos qui ont tourné sur les réseaux sociaux ont commencé à inquiéter l’UCI. L’image des cyclistes, déjà mise à mal par le dopage physiologique, risquait de subir également une dépréciation avec le dopage technologique. «Notre objectif est de montrer qu’il n’y a pas de fraude, pas de trouver un coureur qui a triché», a expliqué le Français David Lappartient, président de l’UCI, lors d’une conférence de presse à Genève.

David Lappartient a engagé son compatriote Jean-Christophe Péraud, deuxième du Tour de France et médaillé d’argent olympique en VTT, pour se pencher sur ce dossier. Un ancien coureur mais surtout un ingénieur, qui a passé son brevet en parallèle à sa carrière pro. Les deux hommes ont ainsi pu présenter le nouvel outil antifraude technologique. C’est une cabine mobile dans laquelle le vélo sera introduit quelques minutes après la ligne d’arrivée franchie. Une fois la porte fermée, la machine sera passée aux rayons X. Il sera ainsi possible de voir à l’intérieur des tubes. Tout appareillage suspect sera donc repéré par un commissaire muni d’un écran à l’extérieur de la cabine.

Dans un premier temps, les contrôles concerneront les coureurs qui se sont distingués. Vainqueur d’étape, leader du général et coureurs tirés au sort. En principe, tous les vélos seront munis d’un traceur. Ainsi, ils ne pourront pas disparaître quelques instants pour être «dépouillés» de tout matériel hors la loi.

L’UCI a investi 600 000 francs pour développer son projet. Elle s’acquittera du budget de fonctionnement avec l’aide de certains acteurs du cyclisme comme ASO, la société qui organise le Tour de France. La cabine coûte cher et ne sera disponible qu’à un exemplaire. La fédération, basée à Aigle, s’est donc alliée avec le Commissariat français à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), qui est chargé de développer un traqueur magnométrique. Cet appareil sera capable de détecter le champ magnétique créé par un moteur. Il sera posé sur le vélo comme le transpondeur et le GPS et alertera directement les commissaires via un cloud en cas de champ magnétique suspect. Un système qui pourrait être utilisé à tous les échelons du cyclisme et pas seulement chez les professionnels. ATS

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