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Mathieu Van der Poel prophète en son pays

Publié le 23.04.2019

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Cyclisme » Le phénomène Mathieu Van der Poel a tout renversé sur son passage pour gagner l’Amstel Gold Race dimanche.

Un déboulé ravageur sur la longue ligne d’arrivée a marqué l’entrée du prodige des Pays-Bas, fils (Adri Van der Poel, vainqueur de l’Amstel en 1990) et petit-fils (Raymond Poulidor) de champions, dans le grand monde. A 24 ans, ce coureur prodige, qui veut briller l’an prochain aux JO de Tokyo mais en… VTT, a remporté sa première classique d’importance, la seule organisée aux Pays-Bas.

Comme s’il était incrédule devant l’invraisemblance du dénouement survenant après 265 kilomètres. «C’est seulement à 300 mètres de la ligne que je me suis rendu compte que c’était possible de gagner», a avoué le champion du monde de cyclocross qui était encore pointé, avec un groupe de chasse, à 40 secondes de la tête de la course à 6 kilomètres de l’arrivée.

Le renversement de situation a rappelé aux plus anciens le final de Liège-Bastogne-Liège 1987. L’Irlandais Stephen Roche et le Belge Claude Criquielion s’étaient neutralisés dans le dernier kilomètre, bien plus que ne l’ont fait cette fois Alaphilippe et le Danois Jakob Fuglsang. L’Italien Moreno Argentin, revenu de l’arrière, les avait surpris et les médias avaient titré le lendemain sur… «les cloches de Pâques».

En ce dimanche pascal, Alaphilippe (4e) et Fuglsang (3e) ont perdu une course qui paraissait à leur portée. Le Français, plus rapide, avait toutefois tout à craindre de la force du Danois. Tous deux menaient la course depuis l’attaque d’Alaphilippe sur la pente raide de l’Eyserbos, à 37 kilomètres de l’arrivée.

Le Polonais Michal Kwiatkowski est revenu le premier aux 900 mètres. Mais le véritable trouble-fête a surgi lancé à pleine vitesse, encore plus près de la ligne. Le sprint de Van der Poel, qui avait déjà beaucoup œuvré dans la poursuite, lui a offert une victoire majuscule. Le Néerlandais, qui court pourtant dans une modeste formation de deuxième division (Corendon), a gagné à cinq reprises en un mois, dont deux fois en WorldTour. Mais, au-delà des chiffres, c’est bien la manière, l’aisance, le brio malgré quelques approximations tactiques – une première attaque à 43 km de l’arrivée –, qui font sensation.

Les quatre Suisses en lice n’ont pas fait trop de vagues. Seul Michael Schär, présent dans un groupe parti tôt, a pu voir la course de l’avant. Mais le coéquipier de Greg Van Avermaet et le reste du groupe ont été repris juste avant l’attaque d’Alaphilippe à 38 km du but. AFP/ATS

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