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Pour le bonheur des coureurs

Le Tour de France a été déplacé à la fin du mois d’août. La saison de cyclisme est donc en partie sauvée

Directeur du Tour de France
Directeur du Tour de France
Publié le 16.04.2020

Temps de lecture estimé : 5 minutes

Cyclisme » Joie, soulagement, espérance. L’annonce hier de la tenue du Tour de France 2020 à la fin de l’été, du 29 août (au lieu du 27 juin, date initiale) au 20 septembre, a provoqué une onde positive dans le peloton, coureurs et employeurs mêlés, malgré l’inconnue toujours liée à la pandémie de coronavirus. «C’est une super nouvelle», a dégainé le héros de l’été dernier, Julian Alaphilippe, sur France Télévisions aussitôt après l’intervention du directeur du Tour Christian Prudhomme (ASO). «C’est une grande joie. Je commençais à perdre un peu espoir!»

«C’est une nouvelle que beaucoup d’entre nous attendaient», a confirmé Chris Froome. Le Britannique quadruple vainqueur de l’épreuve a trouvé la formule adéquate dans la période bouleversée par la pandémie de coronavirus et ses victimes si nombreuses: «Un peu de lumière au bout du tunnel.» Même si «le cyclisme n’est pas le plus important actuellement», a-t-il rappelé.

Mais, comme lui, de nombreux coureurs ont fait part de leur espoir d’une sortie prochaine et de la reprise de l’activité. «Nous avions besoin d’une date afin de retrouver de la motivation au quotidien», a reconnu le champion d’Europe, l’Italien Elia Viviani. «La difficulté de la période actuelle, c’était le flou autour de cette saison 2020. On ne savait pas pourquoi on s’entraînait, quels étaient nos objectifs», a renchéri le Français Guillaume Martin.

Calendrier préservé

«Il y aura peut-être un peu moins de spectateurs, les enfants seront à l’école, a relevé Julian Alaphilippe. Mais le Tour reste une grande fête.» «La fête sera d’autant plus belle après cette période difficile», a même prédit un autre ancien vainqueur d’étape, Alexis Vuillermoz.

Le soulagement est au moins aussi grand dans les rangs des employeurs. «L’essentiel paraît sauvé avec ce Tour qui va pouvoir se dérouler dans de bonnes conditions, a estimé Vincent Lavenu (AG2R La Mondiale). Il y a une incertitude liée à la pandémie mais il semble que le délai jusqu’au départ fin août permettra d’avoir une certaine équité sur l’ensemble de la Grande Boucle.»

«On va retrouver 90 à 95% du retour sur investissements que les partenaires attendent», a précisé le patron de l’équipe française par rapport à l’annonce par l’Union cycliste internationale (UCI) que le futur calendrier 2020 intégrera les trois grands tours. Le Giro, qui aurait dû se disputer en mai, suivra les mondiaux. La Vuelta lui emboîtera le pas. Ce n’est pas tout: les traditionnels «monuments» auront aussi lieu. Milan-San Remo, le Tour des Flandres, Paris-Roubaix, Liège-Bastogne-Liège et le Tour de Lombardie se dérouleront tous cette saison, à des dates encore à définir. Les championnats du monde en Suisse (Aigle-Martigny), se tiendront aux mêmes dates, soit du 20 au 27 septembre, juste après le Tour de France.

Planifier l’été

«C’est une vraie bouffée d’oxygène. L’annonce d’ASO est une très bonne nouvelle pour la grande famille du cyclisme: les coureurs, le staff, les fans, les partenaires, a appuyé Cédric Vasseur, directeur de l’équipe Cofidis. Nous nous adapterons pour planifier l’été en conséquence et permettre à nos coureurs de se présenter à 100%», a-t-il promis.

Pour son équipe comme pour toutes les formations engagées, commence maintenant une période de plus de quatre mois, inédite en raison des circonstances, avant le rendez-vous fixé à Nice le 29 août. ATS/AFP


Trois questions à Christian Prudhomme, directeur du Tour de France

Pourquoi avoir opté pour un départ fin août?

Pour s’éloigner le plus possible de la pandémie. Le président de la République a donné la date du 14 juillet pour l’amorce des rassemblements avec le public. Il nous est apparu plus sage de mettre plus de temps afin que les coureurs soient dans la forme qui convient. Plus le temps d’arrêt est long, plus il faut de temps pour se remettre en forme.

Le parcours sera-t-il le même?

Oui. Il est possible que, dans quelques traversées d’agglomération, on procède à quelques petits changements. Mais l’esprit du Tour sera le même, les grandes difficultés seront les mêmes. Toutes les collectivités contactées m’ont dit oui. La plupart m’ont dit: «C’est une bonne nouvelle.» Le Tour sera toujours le Tour, on s’adaptera, m’a dit le maire de Bourg-en-Bresse. De Nice à Paris, tout le monde a suivi. Ce ne sera pas un Tour au rabais.

Le Tour restera-t-il toujours aussi ouvert aux coureurs étrangers si des restrictions d’accès en France existent?

Il ne m’a pas échappé que le dernier vainqueur du Tour (Egan Bernal) est Colombien, mais l’Europe reste le cœur du cyclisme et la plupart des coureurs vivent en Europe. J’espère que toutes les équipes prévues seront là en septembre. Je ne présage pas des difficultés économiques que certaines peuvent connaître. ATS/AFP

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