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Le guide de l'Euro: un premier feu d'artifice

Chaque lendemain de match, nos spécialistes football vous concoctent un résumé des points cruciaux des matches de la veille, histoire de ne pas être perdu dans les discussions à la machine à café ou autour d’un apéro.

Denzel Dumfries a marqué le but de la victoire des Pays-Bas. © keystone-sda.ch
Denzel Dumfries a marqué le but de la victoire des Pays-Bas. © keystone-sda.ch

PB

Publié le 14.06.2021

Temps de lecture estimé : 5 minutes

Ce qu’il ne fallait pas louper

 

Tout d’abord un mea culpa. J’avais émis des doutes sur les Pays-Bas lors de notre présentation de la compétition jeudi dernier. Mais quel bonheur cela fait d’avoir tort! Quel match nous ont offert les Oranje et les Ukrainiens dimanche soir! Une entame tonitruante qui aurait mérité meilleur sort, notamment sur la percée de Memphis Depay (ce petit pont à pleine vitesse...), suivie d’une maîtrise insolente sur le jeu récompensée par les buts de Wijnaldum et Weghorst. Pour un grand match, il faut aussi un grand adversaire et l’Ukraine a été de ce calibre. Etouffée, la troupe de Schevchenko a été obligée de faire le dos rond avant d’enfin profiter de la défense néerlandaise bien moins compacte qu’un gouda. Il y a d’abord eu cet éclair de génie de Yarmolenko et sa splendide frappe enroulée, puis cette tête de Yaremchuk pour aller chercher le match nul à dix minutes de la fin. Du moins, c’est ce que la plupart des spectateurs croyaient. Mais c’était sans compter sur Dumfries. Malheureux de la tête en première période, le coéquipier d’Yvon Mvogo au PSV Eindhoven a offert aux Pays-Bas leur première victoire dans un grand tournoi depuis plus de sept ans. Après deux jours (et demi) au petit trot, il fallait un grand match pour lancer le raout européen, c’est fait!

 

 

Ce que vous avez bien fait de louper

 

Nous sommes beaucoup à nous être dit avant le début de la compétition: «Je ne vais pas rater un match!» Nous étions aussi beaucoup face aux sceptiques à oser un: «Ce Macédoine du Nord – Autriche, il ne faudra pas le manquer, ça va être du grand spectacle.» Maintenant que c’est passé, que l’Autriche a gagné 3-1, nous allons avouer: ce n’était pas terrible. Mais vraiment pas. Et si vous voulez vous faire une idée, il suffit de jeter un oeil au but macédonien. Un dégagement raté qui arrive par miracle sur Alioski, un nouveau contre favorable qui lance Trajkovski, l’attaquant s’encouble, glisse sur le gardien qui lâche la balle, cette dernière file vers Pandev et goal. En oubliant la qualité technique désastreuse de cette rencontre, ce Macédoine du Nord – Autriche aura eu le mérite d’être historique. Première rencontre et premier but dans un Euro pour la Macédoine du Nord et première victoire dans un championnat d’Europe pour l’Autriche. On s’accroche à ce qu’on peut.

 

 

Ce dont vous allez entendre parler

 

Plutôt «celui dont vous allez entendre parler»: Kalvin Phillips. Vos amis peu amateurs de ballon rond auront certainement raillé sa coupe de cheveux, digne des quartiers les plus mal famés de l’est de Londres. Pourtant le milieu de terrain vaut bien plus que ses deux couettes tressées. Ce solide gaillard né à Leeds et qui joue pour... Leeds n’a donc rien à voir avec la capitale anglaise et ses banlieues. Grand artisan de la promotion des Peacocks en Premier League la saison dernière, il a pleinement justifié sa place en équipe nationale par sa performance de dimanche. Le milieu de terrain a notamment éliminé deux Croates balle au pied puis trois autres grâce à sa passe pour Raheem Sterling sur l’ouverture du score et unique but de la victoire anglaise. On connaissait le Prince Philip, mari d’Elizabeth II, on connaissait aussi Calvin Harris, génie des platines, il y aura dorénavant Kalvin Phillips, joyau des terrains.

 

 

Ce que vous pourrez ressortir à l’apéro

 

47 matches, 53 buts, une saison de folie. On ne s’en rend peut-être pas compte de ce côté-ci de la Sarine, bien loin du Rhin et de la Bundesliga, mais Robert Lewandowski est un phénomène. A l’écart des projecteurs braqués sur Kylian Mbappé, Harry Kane ou Cristiano Ronaldo, le Polonais est pourtant la grande promesse de cet Euro 2020. A l’instar de Superman, chaque héros a néanmins sa kryptonite et celle de «Lewangoalski» s’appelle «grands rendez-vous». Si l’attaquant tourne à plus d’un but par match de moyenne depuis près de trois ans, il n’a jamais réussi à être décisif en deux championnats d’Europe et une Coupe du monde, avec deux petits buts en onze matches. Lui, le discret, aura les regards braqués sur lui ce lundi à 18h pour l’entrée en lice de la Pologne face à la Slovaquie. Un petit triplé et tout sera oublié.

 

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