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Cariff-Nantes: le match à 17 millions

Football  Un mois après la tragique disparition d’Emiliano Sala, Cardiff City n’a pas encore versé à Nantes les 17 millions d’euros convenus au moment du transfert. Le fera-t-il?

Publié le 21.02.2019

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Selon le Guardian, le club français avait laissé aux Gallois jusqu’à hier pour effectuer son premier versement de 5,75 mio d’euros. Il attend toujours... Le principal argument du club gallois pour retenir le paiement est l’attente du rapport final de l’AAIB, l’organisme britannique qui enquête sur l’accident. Celui-ci devrait être publié d’ici à demain. Cardiff insiste sur le fait qu’il n’a pas arrangé le voyage fatidique du joueur. En l’occurrence, le vol avait été organisé par Mark McKay, l’agent mandaté par le FCNA pour mener à bien le transfert de Sala. D’après The Telegraph, Cardiff estime que si le pilote ne disposait pas de la licence nécessaire pour transporter commercialement des passagers, une plainte pour négligence pourrait être déposée contre les organisateurs du vol.

Pour les Canaris nantais, le Certificat international de transfert (CIT) a été reçu le lundi 21 janvier, avant l’accident d’avion, ce qui marque la fin de la relation contractuelle de Sala avec Nantes. Tout ce qui se passe après, et donc notamment la façon dont il rejoint Cardiff, ne les concerne plus. Quant aux relations avec la famille McKay, si elle a bien reçu un mandat, celui-ci a expiré avec la signature du contrat,
puisque sa mission – trouver un club à Sala – était terminée.

Cardiff a-t-il été dupé sur la valeur de l’attaquant argentin? C’est l’autre piste poursuivie pour contester le transfert. Le club de Premier League se fonde sur la publication dans la presse d’un e-mail de Willie McKay adressé à Sala. L’agent écossais, père de Mark McKay, basé à Monaco y explique: «C’est nous qui avons fait croire dans les médias que d’autres clubs te voulaient, comme West Ham, Everton, afin de créer de l’intérêt. C’est comme ça que l’on fait.» L’idée pour Cardiff serait alors de plaider une forme de fraude de la part de l’agent (qui était censé toucher 10% du transfert): en faisant passer dans la presse britannique des intox, les McKay ont fait grimper le prix du joueur artificiellement. Sauf que l’argument tient difficilement, tant la pratique est courante. De plus, Neil Warnock – l’entraîneur de Cardiff – et son staff sont venus observer Sala en personne à deux reprises lors de matches de Nantes.

Et maintenant? «Il y a, à mon avis, deux solutions possibles», estime l’avocat sportif Gianpaolo Monteneri, qui a dirigé le département du statut des joueurs de la FIFA de 1997 à 2005. «La première est que les parties se sont mises d’accord pour se rendre devant la FIFA et, dans ce cas, l’affaire est soumise au comité du statut des joueurs en première instance, avec la possibilité d’un appel devant le Tribunal arbitral du sport (TAS), détaille-t-il. Mais il est également possible que les parties aient décidé (...) de s’adresser directement au TAS.» Et Monteneri d’ajouter: «Si certains délais, qui sont mentionnés dans le contrat de transfert, ne sont pas respectés, cela peut avoir des conséquences pour le club en question. Cela peut aller d’un avertissement jusqu’à un retrait de points en championnat.»

Cardiff, qui lutte pour son maintien en Premier League, peut-il vraiment prendre ce risque? ATS

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